Pendant la seconde guerre mondiale, le lieutenant général Leslie Groves nomme le physicien Robert Oppenheimer pour travailler sur le projet ultra secret « Manhattan ». Oppenheimer et une équipe de scientifiques passent de longs mois à développer et à concevoir la bombe atomique. Celle là même qui sera larguée sur Hiroshima en Mai 45…
Avec Christopher Nolan, le public est habitué à voir du grand spectacle, des récits bien souvent complexes (Inception, Interstellar), de l’action à fond les ballons (ses deux superbes Batman) et d’apprécier une mise en scène extrêmement pensée, structurée, passionnante pour tout cinéphile. Avec ce nouvel opus, Nolan s’éloigne de la métaphysique ou de la science fiction vue dans Tenet et se penche sur des faits historiques et sur le parcours du physicien, père de la bombe atomique, Robert Oppenheimer. Quelque part entre le portrait de l’homme brillant et la critique de sa responsabilité dans la mort de milliers de personnes, le cinéaste essaye de placer son curseur du côté des nuances: scindé en trois parties distinctes, le film s’attache d’abord à présenter le personnage dans ses actions avant la guerre, ses prétendues sympathies communistes, puis dans un second temps explique l’élaboration de la bombe, enfin le troisième chapitre est consacré aux années de la guerre froide. Nolan ne semble vouloir négliger aucun aspect pour que le spectateur possède tous les éléments, afin de juger lui même le bilan de cette vie controversée. Il met le paquet dans sa réalisation, mélange le noir et blanc et la couleur, use de plans rapprochés sur les visages pour « sonder » les âmes, délivre un travail tout à fait intéressant. Son récit, dense et fouillé, va dans les plus infimes détails, complexifiant (à tort) une intrigue fleuve! Nolan a clairement oeuvré pour épater, mais sûrement dans un flot discontinu d’intentions mal agencées.
Si le casting en or ne mérite que des éloges (Robert Downey Jr, Josh Hartnett, Emily Blunt, Gary Oldman, Rami Malek, Kenneth Branagh, Matt Damon, etc etc…), la prestation de Cillian Murphy dans le rôle titre vaut le déplacement par sa belle conviction et sera peut être récompensé de multiples prix. Vient ensuite le temps des réserves à souligner (et elles sont tout de même gênantes): la profusion de dialogues (du texte à n’en plus finir), la durée excessive de 3H et surtout une musique très envahissante (et souvent injustifiée) étaient elles indispensables?? Oppenheimer souffre de ce trop plein, malgré ses évidentes qualités et Nolan devrait être à l’avenir moins gourmand. Mettre en appétit c’est une chose, goinfrer son public c’en est une autre!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.