Sur la Côte Australienne, Lil et Roz sont deux amies depuis l’enfance. L’ une est veuve et l’autre épouse d’un mari absent. Toutes deux mères avec chacune un fils, Ian et Tom. Les deux garçons ont maintenant près de 20 ans et sont aussi très liés. Un jour, tout bascule lorsque Ian entame une liaison avec Roz. Leur secret est vite découvert par Tom qui du coup séduit Lil….
La réalisatrice française Anne Fontaine, révélée par le sulfureux et réussi Nettoyage à sec , mène une carrière régulière avec quelques films très intéressants et pour certains audacieux. En 2013, elle entreprend d’adapter une nouvelle de Doris Lessing intitulée The Grandmothers, racontant l’amitié de deux quarantenaires vivant chacune une liaison amoureuse avec leur fils respectifs. Un sujet pour le moins scabreux et « casse gueule « , délicat à traiter sans tomber dans le voyeurisme, et pour éviter ce piège, Anne Fontaine prend des gants et le traitement de son récit s’en trouve assagi, voire un peu édulcoré. Perfect Mothers se concentre finalement beaucoup plus sur l’aspect roman photo de luxe, en mettant en avant les superbes paysages naturels australiens, la plastique des deux jeunes hommes jouant les fils, la mer bleue azur, bref le côté « sea sex and Sun » qui fait rêver. Au détriment d’une réflexion plus poussée sur ces liens quasi incestueux entretenus par les personnages. Fontaine use sûrement d’une prudence excessive de peur d’affronter un propos plus difficile à traiter en images qu’avec des mots. Et une fois n’est pas coutume, le roman, sans être trahi, ne se retrouve pas grandi par ce passage à l’écran. La réalisatrice montre assez bien les attirances mutuelles, puis les doutes et les scrupules qui les accompagnent, pourtant elle cède aussi, surtout dans la dernière demie heure à du psychodrame appuyé.
Si les deux acteurs interprétant les fils sont très lisses ( bien que musclés et bronzés!!) et peinent à émouvoir, la gros point positif vient par contre du duo féminin. Naomi Watts et Robin Wright incarnent de manière très convaincante ces deux mères dépassées par leurs désirs et bravant les interdits avec un naturel sidérant. On peut regretter qu’Anne Fontaine ne soit pas allée assez loin et avec plus de conviction dans sa mise en scène. Le résultat n’est ni déshonorant ni transcendant.
ANNEE DE PRODUCTION 2013.
