PHONE GAME

Stuart Shepard, attaché de presse, passe devant une cabine publique pour y passer un appel à sa maitresse. Une fois chose faite, le téléphone sonne à nouveau, il répond et une voix lui informe qu’il est mort s’il raccroche le combiné. Le point lumineux d’un rayon infrarouge sur son torse prouve que le mystérieux interlocuteur ne plaisante pas…

Sur la base d’un vieux scénario écrit par Larry Cohen avant qu’il ne devienne lui même réalisateur de films fantastiques (Le Monstre est vivant, Meurtres sous contrôle), Phone Game sert la soupe d’un cinéma d’action américain, désireux d’en mettre plein les yeux au public avec un maximum de tension et de suspense. Et le pitch minimaliste (un homme bloqué dans une cabine téléphonique est menacé de mort par un mystérieux individu armé et le visant « de loin »), allié à un rythme effréné, sont au rendez vous pour apporter sur un plateau d’argent une intrigue cousue de fil blanc, mais assez haletante pour accrocher l’attention. En charge de réaliser cette histoire, Joel Schumacher dont on sait qu’il n’est pas le cinéaste le plus « raffiné » qui soit, doit mener son récit sur une durée exceptionnellement courte (1H17) et cocher toutes les cases du divertissement attendu. Sa mise en scène justement ne manque pas de nervosité et de rigueur pour filmer ce « huis clos » gonflé au beau milieu d’une rue de New York fréquentée autant par des passants lambdas que par les prostituées du coin. Jusqu’à l’intervention des forces de police tentant de faire sortir le jeune héros de sa « planque », la narration tient bien en place, avant de devenir plus « problématique ».

D’où vient le problème? Schumacher fait preuve sans la moindre subtilité d’un aspect très moralisateur autour de son personnage (certes c’est un golden boy insupportable de mépris et de suffisance, infidèle et trop sûr de lui), mais la manière dont le cinéma américain « condamne » les actes de ceux qui ne « rentrent pas dans le rang » dérange fortement. Sans compter que la fin, hyper conventionnelle, donne une sensation de vaine démonstration. Du genre « voyez ce qu’il vous attend si vous avez l’audace de tromper votre femme!! ». Schumacher retrouve son jeune acteur de Tigerland, Colin Farrell, alors encore à ses débuts et plutôt convaincant, face à un Forest Whitaker toujours comme il faut. Certes, ce Phone Game se laisse plaisamment suivre en étant pas trop exigeant, mais ses ficelles très apparentes lui empêche quelque peu d’être véritablement bluffant.

ANNEE DE PRODUCTION 2003.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un suspense habile, une réalisation nerveuse, pour un scénario très moralisateur, ce qui est fort dommage. Colin Farrell et Forest Whitaker se débrouillent bien. Pas nul du tout, mais vain.

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