Après quelques années d’internement, la jeune Susan Shelley revient chez son père et sa belle mère dans le domaine familial, où sa mère a trouvé la mort de manière plus qu’étrange… Elle est atteinte non seulement d’un traumatisme encore présent, mais aussi de fréquentes hallucinations…
Le réalisateur Bert I. Gordon, habitué aux productions fauchées très nettement classées Bis, n’a signé presque que des bandes fantastiques ou d’horreurs comme Soudain… les monstres (chroniqué hier) et s’est aventuré par deux fois dans le genre policier. Ce Picture Mommy Dead (littéralement « Imagine Maman morte » en français) a, sur le papier du moins, de sérieuses accointances avec l’oeuvre d’Alfred Hitchcock, dont elle « copie » ou tente de mimer le style. Il y a du Rebecca dans la description de cette demeure inquiétante où une mort suspecte et non élucidée a eu lieu, du Sueurs Froides dans la manière d’utiliser deux femmes (l’une morte, l’une vivante), et même une pointe rappelant Les Oiseaux lors d’une séquence que l’on ne racontera pas ici. Gordon tente d’agencer ses écrasantes influences et hormis dans son souci de créer une ambiance gothique dans des couleurs pourtant flamboyantes (ce qui pourrait passer pour un paradoxe), son film pâtit d’un scénario aussi faible que bavard tout du long. A la place du suspense attendu, beaucoup trop de parlotte inutile et une mise en scène médiocre finissent par provoquer le pire: l’ennui! Quelques idées timides surgissent ça ou là, demeurant sans cesse inexploitées, et ce qui aurait dû être une histoire de machination diabolique se révèle un vrai pétard mouillé.
Le tout est aggravé par les acteurs, tous mauvais, de la jeune Susan Gordon (propre fille du réal) à Don Ameche aussi expressif qu’un paillasson d’occasion, même Martha Hyer (une comédienne de second plan vue dans le sublime Comme un Torrent) semble peu concernée par son rôle de garce vénale. Le pompon revient à Zsa Zsa Gabor, la blonde aux neuf maris, physique avantageux mais zéro talent d’interprétation! Une cata! Gordon aurait dû plus se pencher sur l’aspect pervers sous jacent de ce quatuor infernal (le mari, la femme, leur fille et la maitresse) et surtout ne pas essayer d’arriver à la cheville de Hitch. Un thriller psychologique aisément oubliable et resté d’ailleurs inédit en France.
ANNEE DE PRODUCTION 1966.