Vincent, directeur d’une bijouterie de la place Vendôme, est marié à Marianne Malivert, ex courtière en diamants, devenue alcoolique et dépressive. Il se suicide, à priori sans motif apparent. A l’origine de ce drame, se trouve un lot de diamants volés d’une valeur inestimable, cachés dans le coffre de leur appartement parisien. De quoi sauver la maison Malivert de la faillite ou relancer Marianne dans le milieu. Mais ce précieux trésor attise d’obscures convoitises…
Après une belle carrière d’actrice, Nicole Garcia s’est lancé avec beaucoup d’aplomb dans la mise en scène et ses réalisations ont donné de beaux films comme Un Week end sur deux et Le Fils Préféré. Avec son troisième long métrage, elle se penche sur le milieu des diamantaires parisiens, y constitue une intrigue aussi tordue que longuette avec un fond de polar (pas le plus passionnant à suivre), et dresse surtout un portrait féminin bien plus intéressant avec un personnage complexe et mystérieux. Sa réalisation ne manque pas de classe, pourtant elle l’alourdit par des longueurs inutiles et surtout un scénario alambiqué dont on saisit mal (ou bien tard) les véritables enjeux. Une certaine torpeur dans le déroulement des faits accentue un peu plus l’accès difficile au coeur même du film, au point que l’on se demande si Nicole Garcia a d’abord voulu faire un thriller ou plutôt opter en cours de route pour un saisissant destin de femme. Le monde de la joaillerie de luxe attise curiosités et passions, cela Place Vendôme l’exploite assez bien avec une dose non négligeable de romanesque.
Toutefois l’attrait numéro 1 réside avant tout dans le jeu de l’actrice principale et Nicole Garcia a judicieusement choisi Catherine Deneuve, la cinquantaine éblouissante, pour incarner cette femme alcoolique, totalement perdue au début du récit, puis qui renait de ses cendres avec une intensité sans pareille. Ce rôle reste un des meilleurs que Deneuve ait tenu dans sa très longue filmographie, car elle y apporte une profondeur rare et beaucoup de subtilités. Elle gagna à cette occasion la Coupe Volpi de la Meilleure Actrice à Venise, et nul ne peut lui contester ce prix. Elle est en outre entourée d’un casting d’excellents partenaires: Jean Pierre Bacri, Jacques Dutronc, François Berléand, Bernard Fresson et Emmanuelle Seigner en double féminin, adoptant la même allure et la même prestance (en plus jeune). Pas une totale réussite, toutefois on ne peut accuser Nicole Garcia de ne pas savoir diriger ses comédiens!
ANNEE DE PRODUCTION 1998.