PLEIN SOLEIL

A la fin des années 50, le séduisant Tom Ripley accepte de se rendre à Mongibello pour convaincre Philippe Greenleaf, le fils d’un milliardaire américain, d’abandonner son existence oisive, pour rentrer à San Francisco, travailler avec son père. Ripley et Philippe deviennent en fait inséparables, au point que ce dernier en délaisse même sa fiancée Marge, pour sortir à tout va et dépenser encore plus d’argent. Bientôt, Tom tue Philippe, afin d’usurper son identité, allant jusqu’à falsifier son passeport, imiter sa signature, prendre son apparence, portant ses habits et utiliser sa voix…

En adaptant le roman de Patricia Highsmith, Mr Ripley, le cinéaste René Clément ne se doutait pas qu’il réaliserait là le meilleur film de sa carrière. Celui en tout cas qui allait réunir un très grand nombre de qualités, accouchant d’une oeuvre destinée à devenir mythique. En premier lieu, il écrit un scénario habile et trouble avec Paul Gégauff, gardant la trame initiale du livre (ils suppriment seulement un prologue expliquant le cheminement de Tom jusqu’à son arrivée en Italie). Ensuite, il engage le directeur de la photographie, Henri Decae, qui va produire des images sublimes, lumineuses, mettant en valeur le procédé Eastmancolor, agrémenté le film d’une musique signée Nino Rotta, et enfin il fait preuve d’une mise en scène intelligente, située entre la « qualité française » et le cinéma moderne. Comme pour faire un pont entre le cinéma un peu poussiéreux des années 50 et le renouveau que la Nouvelle Vague des années 60 va bientôt apporter. Le tout sans oublier de faire monter une tension, un suspense lié à l’intrigue, autour de ce héros meurtrier, mythomane et manipulateur. Une certaine raideur dans le récit peut lui être reprochée, Clément a davantage voulu faire un thriller psychologique qu’un polar d’action à l’américaine.

De manière un peu regrettable, il élude par contre le rapport quasi homosexuel entre Tom et Philippe, ou du moins l’attirance inconsciente entre les deux hommes, sûrement pour ne pas heurter la censure de l’époque. Enfin, la dernière excellente idée du cinéaste de La Bataille du Rail fut de confier le premier rôle à un quasi débutant de 24 ans, Alain Delon, beau comme un dieu et qui incarne là un personnage ambigu, vénéneux qui reste un des plus forts de sa carrière. Son regard bleu acier, à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confessions, est la marque indélébile de Plein Soleil. Son magnétisme ne doit pas faire oublier son partenaire, Maurice Ronet, très à l’aise et au charme incroyable, ainsi que la jeune Marie Laforêt en jeune femme candide et aveuglément amoureuse. L’Italie a rarement été aussi bien filmée (hormis chez Fellini) jusqu’au remake que fit Anthony Minghella, 40 ans plus tard, offrant une version de Ripley plus fouillée et tout aussi passionnante.

ANNEE DE PRODUCTION 1960.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Superbe polar psychologique sur une usurpation d'identité. Clément inspiré, L'italie magnifiée et Alain Delon au sommet de sa beauté.

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