PULSIONS

Psychologue réputé, le docteur Elliot voit son existence basculer lorsqu’un tueur psychopathe s’en prend à ses patientes à l’aide d’un rasoir. La première d’entre elles, Kate Miller, est sauvagement assassinée dans un ascenseur alors qu’elle venait le matin même de lui confier ses secrets intimes sur son couple en faillite. Un témoin du crime, Liz Blake, est également en danger et épiée par une étrange femme blonde avec des lunettes noires…

Il est de notoriété publique que Brian De Palma s’est souvent servi de son admiration pour Alfred Hitchcock pour mener sa propre oeuvre et recycle dans chacun de ses films des éléments appartenant au maitre du suspense. Parfois, il le fait de manière grossière et à d’autres moments il réussit à faire de ses références écrasantes de vrais points positifs et accouche d’histoires personnelles. C’est complètement le cas de Pulsions. Thriller vénéneux remarquablement pensé, variation sur le dédoublement et la psychanalyse, enquête policière prenante et vrai suspense habilement conduit. Dans une sorte de cauchemar éveillé, le film emprunte à Psychose (le meurtre brutal dans l’ascenseur), à Sueurs Froides (la séquence élégante du musée) et De Palma fusionne avec brio les idées d’Hitch, mais aussi de Dario Argento ( le giallo italien n’est pas très loin) et les siennes (l’érotisme omniprésent qu’il traite avec beaucoup de maitrise). Distordue, l’intrigue nous embarque dans un jeu de miroirs et de faux semblants pervers et amoral, avec à l’appui des trouvailles de mise en scène sidérantes. Jamais comme ici le thème du voyeurisme ne fut aussi précisément traité, rendant complice le spectateur avec son point de vue subjectif, manipulant notre perception jusqu’au bout. Là où Hitchcock ne faisait que suggérer le désir et le sexe, De Palma en parle crûment, frontalement, nous le rend palpable (changement d’époque oblige!).

En tête d’affiche, Michael Caine incarne un psy trouble avec une rigueur de métronome, Angie Dickinson la belle première victime rappelant Janet Leigh dans Psychose, tandis que Nancy Allen (déjà dirigée par le cinéaste dans Carrie et qu’il a épousé entre temps) joue le témoin gênant désormais devenue la cible du tueur au rasoir. En additionnant les plans hyper structurés et maniant sa caméra avec virtuosité, l’auteur d’Obsession ne craint pas de faire « sanglant » (c’est son opus le plus « gore » avec Carrie), soutenu par la musique perturbante de Pino Donaggio. Depuis Pulsions, le travestissement au cinéma ne fut plus jamais aussi dérangeant. Un immense De Palma.

ANNEE DE PRODUCTION 1981.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Incontestablement, un des meilleurs De Palma. Top niveau du point de vue de la réalisation, excellent scénario, et casting de choix (Caine et Allen en tête). Un thriller mordant et incisif.

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