Edna, une octogénaire, disparait brutalement de son domicile. Atteinte d’un début d’Alzheimer, elle est d’autant plus vulnérable et court un grand danger. Sa fille Kay et sa petite fille Sam se rendent donc chez elle et font tout pour la localiser. Elle finit par réapparaître, mais la maison semble renfermer des ondes néfastes et la vieille femme se montre de plus en plus bizarre…
Voici la première réalisation d’une jeune femme australienne, Natalie Erika James, qui ne manque ni d’ambition ni d’intentions louables. Elle imbrique un récit à thèse « sociale » (les ravages de la maladie d’Alzheimer et le vieillissement) avec un autre point de vue issu du cinéma fantastique avec des séquences destinées à faire peur. Le problème c’est que la fusion des deux sujets n’est non seulement pas très harmonieux, mais donne lieu à un curieux mélange tantôt confus, tantôt un peu fumeux. Techniquement, le film possède des qualités indiscutables, notamment le travail sur le son est très précis et réussi, l’installation d’un malaise ambiant permet d’intriguer, du moins au départ. Mais, les portes entrouvertes sur l’étrangeté ne mène à rien de bien effrayant, et le rythme même en pâtit avec des moments de flottement, déséquilibrant un ensemble déja fragile.
Qu’a voulu raconter au fond la cinéaste? La transmission, le passage de relais d’une génération à une autre, au travers des trois femmes (la petite fille, la fille, la mère) est une des pistes les plus probantes, montrer l’attachement indestructible des liens familiaux malgré le chaos et la puanteur ambiante? Cette maison a un aspect volontairement répugnant, et la déliquescence des lieux répond directement à la disparition progressive de la mère, jusqu à devenir une entité en décomposition totale. De ce point de vue, on comprend le propos, mais alors pourquoi l’avoir mêlé à une pseudo intrigue d’épouvante qui passe mal et qui ne convainc pas? Toujours est il que la sauce ne prend pas vraiment et le sentiment final dominant est la déception. A rester le cul entre deux chaises, on tombe parfois de sa propre hauteur!
ANNEE DE PRODUCTION 2020.