RMN

Quelques jours avant Noêl, Matthias est de retour dans son village natal, multiethnique, de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il est inquiet pour son fils, Rud, qui est subitement devenu muet après avoir vu quelque chose de traumatisant dans un bois. Il souhaite revoir Csilla, son ex petite amie, qui dirige une usine de la région. Cette dernière vient d’employer deux hommes d’origine sri lankaise, bien vite rejetés par la communauté locale…

Déjà récompensé par une Palme d’Or pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours et d’un prix de la mise en scène pour Baccalauréat, le roumain Cristian Mungiu a signé un retour tonitruant à Cannes cette année avec son nouvel opus RMN. Cette fois, il dresse le constat terrible de la xénophobie et du populisme ordinaire dans une Roumanie déclassée, où pourtant la communauté qu’il décrit comprend à la fois des hongrois, des roumains et quelques allemands, mais qui refusent ironiquement toute « intrusion » d’étrangers. Dans cette région au climat rude et à l’ambiance anxiogène, la majeure partie de la population se comporte comme de vulgaires bêtes sauvages, d’ailleurs Mungiu les met en parallèle avec les moutons, les loups et les ours. Sur une mise en scène intense et faisant l’économie de séquences trop explicatives, RMN fait froid dans le dos par sa capacité à cibler des problématiques à l’actualité brûlante et n’hésite pas à montrer que ce qui se déroule dans ce pays n’est qu’une partie immergée de l’iceberg et que le poison du racisme contamine toute l’Europe. Le réalisateur excelle avec un scénario sur la peur de l’autre, sur le refus de l’intégration et au fond sur des êtres complètement repliés sur eux mêmes. Les hommes y sont tous primaires, potentiellement violents et intolérants, les femmes plus réfléchies et à la sensibilité plus affirmée.

RMN provoquera différentes grilles de lecture, preuve d’une narration riche et intelligente, même si le trait parait un peu forcé (surtout lors de la longue séquence dans la salle de réunion), tandis que le récit aboutit à un final un brin expéditif. Ce bémol mis à part, cette oeuvre bénéficie en outre d’une interprétation puissante (tous les comédiens sont remarquables), et Mungiu traite son sujet avec un pessimisme rare , de celui qui est la marque du grand cinéma. Car sans céder aux sirènes du « commercial » ou du « beau à tout prix ». Peut être pas le meilleur film de cette année 2022, mais sans hésiter un de ses plus percutants!

ANNEE DE PRODUCTION 2022.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Drame rude sur une Roumanie rongée par le populisme. Mungiu tape fort avec un sujet hautement actuel. Une fin un peu abrupte.

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