Servant de « passe frontière » entre le Canada et les Etats Unis, une poupée bourrée d’héroïne a atterri par accident chez un photographe new yorkais, dont la femme, Susie Hendrix, est aveugle. Afin de récupérer la drogue, un tueur et deux autres malfrats vont à sa recherche et s’introduisent chez Susie…
Adapté d’une pièce de théâtre célèbre de Fréderick Knott, l’auteur du Crime était presque parfait et de La Corde, deux histoires filmées par Hitchcock, Seule dans la nuit est aussi un huis clos, cette fois un appartement new yorkais, dans lequel une jeune femme aveugle doit lutter contre la menace de dangereux bandits, à la recherche d’une poupée contenant des sachets d’héroïne. Unité de lieu donc pour le réalisateur Terence Young, agençant un habile suspense autour de son personnage féminin, vulnérable de par son handicap et en péril face à la menace, et surtout prisonnière de son appartement clos. Sur une musique très à propos de Henry Mancini, Young délivre un film angoissant, quoiqu’un poil longuet à démarrer, et aux influences théâtrales marquées, où il emmène crescendo le spectateur à s’identifier à la victime (pas si démunie que cela et usant de ses autres sens pour agir à sa façon!). Le cinéaste joue aussi sur les lumières: tamisées, faibles ou complètement absentes pour créer un regain de terreur et nous permettre de nous sentir à la place de Susie.
Ce bon policier ne serait pas aussi réussi sans l’appui des interprètes. Pour les acteurs, Alan Arkin compose un tueur sadique et malsain avec jubilation (en frisant toutefois le cabotinage), Richard Crenna trouble en « faux ami » joue de son charme à plein régime, et pour l’actrice, Young a choisi la frêle Audrey Hepburn (dont le mari Mel Ferrer produit le projet) et lui donne un de ses rôles les plus connus. Elle apporte à sa prestation d’aveugle sensibilité et force à la fois. Attention, les vingt dernières minutes sont particulièrement palpitantes, mais éprouvantes pour les nerfs!
ANNEE DE PRODUCTION 1967.