AccueilCritiquesDrameSONATE D'AUTOMNE

SONATE D’AUTOMNE

Eva n’a pas vu sa mère Charlotte, pianiste virtuose, depuis sept ans. Elle l’invite au presbytère de campagne où elle vit avec son mari, Viktor. Après l’effusion des retrouvailles, le ton change: les deux femmes s’opposent au sujet d’Helena, la soeur infirme d’Eva, qui vit désormais avec eux…

Avec Sonate d’Automne, Ingmar Bergman n’est peut être jamais allé aussi loin dans l’exploration de l’âme humaine, alors même qu’il avait signé un des films les plus justes sur le couple dans Scènes de la vie conjugale. Cette fois, il orchestre une relation entre une mère et sa fille avec toute la violence et l’intelligence dont il est capable. Ce drame psychologique décrit le rapport tendu entre deux êtres liés par le sang et qui vont s’affronter dans un règlements de comptes verbal, où les rancoeurs, la haine enfouie, les reproches vont surgir au grand jour, en même temps qu’une parole restée longtemps tue. Absolument tout est millimétré avec une précision inouie: le récit d’une rigueur extrême, la réalisation très pensée et minutieuse de l’auteur de Persona, la photographie de Sven Nikvyst et ses merveilleuses couleurs automnales, chaudes et en total contraste avec la froideur du propos, et ses silences pesants avant la « mise à mort » des mots! Bergman filme ses deux personnages au plus près, à coups de gros plans impitoyables, sondant leur vérité profonde, traquant leurs moindres sursauts, scrutant leurs regards et leurs frémissements. Dans une scène annonçant le chaos à venir, la mère demande à la fille de jouer un prélude de Chopin pour elle, avant de lui faire comprendre après coup combien elle ne pourra jamais lui arriver à la cheville, et rien que son expression traduit toute l’écrasante personnalité de l’une sur l’autre. L’égoïsme de l’une contre le sentiment d’infériorité permanent de l’autre. Bergman saisit tout cela avec une maitrise incroyable.

La rudesse du film, d’un pessimisme absolu, vient très progressivement, au fur et à mesure que les masques tombent et que les rancunes explosent, laissant la haine prendre le pas sur un amour étouffé, nié, impossible à démêler dans un flot de malentendus. Ce face à face est prodigieusement tenu par deux comédiennes miraculeuses, sans qui cette oeuvre ne serait pas aussi émouvante: Liv Ullmann, actrice fétiche de Bergman et jouant une partition remarquable en apportant toutes les nuances requises et surtout l’illustre compatriote que le réalisateur n’avait pas encore fait tourner, Ingrid Bergman elle même, fantastique dans ce rôle déchirant de mère toxique et égocentrique mise devant ses manquements. Ce sera son chant du cygne cinématographique, mais quelle sortie! Cette Sonate, pour aussi rugueuse qu’elle soit, s’inscrit comme parmi les films les plus bouleversants du maitre suédois.

ANNEE DE PRODUCTION 1978.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Ingmar Bergman entraine Ingrid Bergman et Liv Ulmman dans un drame terrible sur les rapports ambivalents mère/fille. Ecriture, mise en scène et photographies géniales. Un chef d'oeuvre total.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Ingmar Bergman entraine Ingrid Bergman et Liv Ulmman dans un drame terrible sur les rapports ambivalents mère/fille. Ecriture, mise en scène et photographies géniales. Un chef d'oeuvre total. SONATE D'AUTOMNE