Roubier, un promoteur français irascible, et Mazzini, un italien, viennent de conclure un accord leur assurant la mainmise sur les autoroutes européennes. Une malheureuse embardée précipite la voiture de Roubier et deux auto stoppeurs qu’il a récupéré, sur la cime d’un pin parasol accroché à la paroi d’une falaise.
Au début des années 70, le statut de Louis De Funès était à son zénith, après les triomphes de La Grande Vadrouille et du Corniaud. Il pouvait à peu près tout tourner et un cinéaste débutant, Serge Korber, décida de l’employer d’abord dans L’Homme Orchestre, une comédie « musicale » originale qui sortait de l’ordinaire, pour le retrouver l’année suivante sur le projet de Sur un arbre perché. Le pitch de départ, farfelu et osé, relevait surtout d’un pari fou: tenter de garder immobile la pile électrique De Funès dans un espace clos: à savoir l’habitacle d’une voiture perchée sur un arbre, au dessus du vide! Korber mène son récit à coups de séquences oniriques, entre rêves et hallucinations du personnage principal, accompagnés par un jeune auto stoppeur qu’il prend pour un vampire (!!) joué par Olivier De Funès et d’une demoiselle fantasque incarnée par Géraldine Chaplin. Le souci est que la bonne idée de départ peine à garder le rythme tout du long et le comique parait répétitif, malgré quelques occasions de rire franchement. Les gags ne sont pas tous percutants et n’atteignent pas par exemple ceux du final de La Ruée vers l’Or, lorsque la cabane de Charlot est suspendue au bord d’un précipice.
L’ultime partie (l’opération de sauvetage) traine d’ailleurs en longueurs, alors même que Korber tente une satire de l’emballement médiatique, suscité par cette voiture miraculeusement tombée sur un arbre. Il manque certainement au scénario un point de vue plus acide pour que le film puisse voler un peu plus haut que la simple farce qu’il se borne à être. Bien sûr, le génie comique de De Funès n’est plus à démontrer et ses mimiques font toujours leur effet, sans tomber dans les gesticulations vues dans Oscar ou Rabbi Jacob. Le résultat ne donne pas une grande comédie inoubliable, davantage une curiosité atypique dans la carrière de celui dont on fête en ce moment le 40ème anniversaire de sa mort.
ANNEE DE PRODUCTION 1971.