A la suite d’expériences scientifiques visant à modifier génétiquement les organismes de certains animaux, un savant va trop loin et sa dérive provoque un accident dans le laboratoire. Une tarentule qu’il a rendu géante parvient à s’enfuir et menace désormais la ville…
Jack Arnold reste un des auteurs de films de science fiction les plus fameux des années 50, on lui doit des classiques comme La Météore de la Nuit, L’Etrange Créature du Lac Noir et le sublime l’Homme qui Rétrécit. Arnold symbolise parfaitement le passage du cinéma hollywoodien classique au cinéma bis indépendant et son nom demeure pour toujours lié à la firme Universal, spécialisée dans les films de monstres. Avec Tarantula, il ajoute une nouvelle belle réussite à son palmarès, jouant sur nos peurs les plus primaires, à savoir le retour du bestial menaçant l’humain et cette araignée géante, fruit des dérives de la science, catalyse également le spectre de la guerre atomique, les mutations terrifiantes créées en laboratoire et fut tournée dans une Amérique en pleine Guerre Froide, donc en état d’inquiétude maximale. Le reportage kitschissime en noir et blanc montré au milieu du métrage nous en apprend un peu sur ses espèces rampantes et par définition « dégoûtantes », avant de passer de la petite bête à l’énorme monstre à 8 pattes sortant du désert pour tuer tout sur son passage. Grâce à des trucages audacieux pour l’époque (en fait des transparences utilisées et un effet « loupe » rendant l’araignée imposante), Tarantula offre un spectacle effrayant qui n’a rien perdu de sa poésie soixante ans après.
Plus faiblard cependant est son casting, avec un dénommé John Agar, sans grande consistance et au jeu d’acteur limité, ainsi que sa partenaire Mara Corday, actrice de série B très oubliée désormais. Face à eux, le savant est interprété par Léo G. Caroll, un des comédiens fétiches d’Hitchcock (La Maison du Dr Edwardes, La Mort aux Trousses) et notons aussi la présence furtive pour son tout premier rôle de… Clint Eastwood, jouant un des pilotes d’avion balançant le napalm sur la grosse bête velue. De la science fiction et des frayeurs, il n’en faut pas plus à Tarantula pour décrocher son titre de gloire non usurpé.
ANNEE DE PRODUCTION 1955.