David Graham débarque à Londres, afin de sauver son fils Alec de la pendaison. Le jeune garçon est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et doit être exécuté dans les 24h. Son père va tout tenter pour découvrir le vrai coupable.
Avant de pouvoir signer ce thriller noir de son nom, Joseph Losey a été dénoncé pour communisme auprès de la Commission des activités anti américaines et se vit donc interdit de travailler aux Etats Unis. Il tourna donc ce film en Angleterre, après avoir usé de pseudonymes. Se penchant sur la relation orageuse entre un père et son fils, Losey traite frontalement, au delà de l’intrigue policière assez classique, de ce rapport rendu difficile par l’alcoolisme du géniteur, par ses manquements dans l’éducation d’un enfant, qui lui en veut beaucoup. Graham est rongé par la culpabilité et veut absolument se racheter, d’où son obsession de dénicher la preuve formelle qui innocentera le jeune homme. Et le temps joue contre eux bien sûr, comme le titre l’indique, les pendules, les montres et les réveils sont filmés de façon insistante pour accentuer le compte à rebours. Le spectateur vibre avec eux de ce suspense haletant fort bien mené.
Par ailleurs, le cinéaste livre un brillant réquisitoire contre la peine de mort, sans tomber dans le film à thèse lourdingue. Le thème de l’alcoolisme aussi est un des axes intéressants du récit, le personnage principal se bat contre ses tentations éthyliques, alors qu’il est déjà acculé par le temps qui passe, ce temps plus assassin que le tueur lui même! L’interprétation de Michael Redgrave (découvert dans Une femme disparait d’Hitchcock), à cet égard, rajoute une réelle valeur aux séquences très émouvantes, dans lesquelles il est confronté à ce fils qu’il a si mal aimé. Ce film fait aussi un procès en régle contre une justice impitoyable et refusant de reconnaître ses propres erreurs. Le dénouement, que l’on ne dévoilera pas ici, participe à la réussite exemplaire d’une oeuvre plutôt méconnue du futur réalisateur de Monsieur Klein, qui sera encore une autre histoire d’homme mis face à ses démons et à ses fautes. Il faut donc découvrir ce Temps sans pitié, sans perdre une seconde de plus.
ANNEE DE PRODUCTION 1957
Superbe film . Une réussite totale . La direction d’acteur est géniale.
Twist final énorme.