Sarah a perdu l’usage de la vue lors d’un accident de cheval. A sa sortie de l’hôpital, elle revient vivre chez son oncle et sa tante dans un joli cottage de la campagne anglaise. Une après midi que Sarah est parti passer du temps avec son ami Steve, un drame épouvantable survient dans la maison… Le soir venu, elle rentre et ne se rend d’abord compte de rien…
Le réalisateur américain Richard Fleischer a connu des heures de gloire avec des titres tels que Le Voyage Fantastique, Les Vikings ou encore l’excellent Etrangleur de Boston. Avec Terreur Aveugle, il orchestre un thriller anxiogène à souhait, élaboré avec une extrême rigueur et racontant le calvaire d’une pauvre jeune femme aveugle devenue la proie d’un redoutable serial killer, dans une maison isolée à la campagne. Proche du cinéma d’épouvante, le film bénéficie d’une mise en scène très savante, s’attachant énormément aux détails (un bracelet en argent perdu par le tueur, du verre brisé au sol, la paire de bottes portées par l’agresseur dont on ne voit jamais le visage), la caméra semble adopter le point de vue de l’héroïne qui, précisément, n’en a plus puisque elle est atteinte de cécité et cet handicap ajoute un degré supplémentaire à sa vulnérabilité. Procédant par des mouvements d’appareil et des plans séquences réfléchis, l’intrigue entretient un suspense judicieux et un climat angoissant tout du long. La tension constante prend un tour de plus en plus fort après la première demie heure d’installation et jusqu’au moment où le danger encouru par la jeune femme est réellement palpable. Fleischer préfère présenter cette terreur en plein jour, plutôt que d’ajouter de l’obscurité (trop souvent cliché dans ce type de productions), le scénario rappelant bien sûr le fameux Seule dans la Nuit avec Audrey Hepburn.
Portée par le succès planétaire de Rosemary’s Baby de Polanski, la jeune Mia Farrow fut juste après abonnée aux rôles de victimes apeurées et écopa du personnage de Sarah, essayant de retrouver ses repères après avoir perdu la vue. Son jeu possède une véritable efficacité et elle sait parfaitement transmettre la détresse de cette fille prise dans les griffes d’un criminel dont on ignore l’identité et les mobiles. La violence sauvage de ce dernier non clairement identifiable s’inscrit dans le quotidien le plus banal, ce qui rend l’horreur d’autant plus marquée. Stressant comme tout, le film alimente une peur panique chez le spectateur, s’identifiant sans mal à la misérable héroïne sans défense. A réévaluer d’urgence!
ANNEE DE PRODUCTION 1971.
