La baie du Maryland est contaminée par une étrange bactérie inconnue des scientifiques les plus pointus. Une journaliste et son caméraman, présents sur les lieux lors de la Fête Nationale du 4 Juillet, rendent compte des conséquences de cette contamination de masse…
Après bien des succès colossaux au box office tels Rain Man, Sphère ou Sleepers, le réalisateur américain Barry Levinson, accusant alors la baisse de régime de sa carrière se coltine à un genre dans lequel on ne l’attendait assurément pas: le « found footage ». Ce concept découvert et immortalisé avec le film d’horreur Le Projet Blair Witch en 1999 fut repris par beaucoup de jeunes cinéastes en herbe, soucieux de coller à leur époque en proposant des « faux documentaires » pris soit disant sur le vif pour dénoncer des phénomènes paranormaux, des suspicions de maisons hantées ou autres délires surnaturels. Levinson imagine alors de créer la psychose autour d’une petite ville américaine totalement contaminée par des isopodes marins, dévorant littéralement tous les malheureux habitants ayant eu contact avec de l’eau (soit en l’ingérant, soit en s’y baignant) et The Bay navigue donc entre fausses images d’archives issues de caméra super 8 ou numériques et interviews de scientifiques ou médecins interrogés sur les effets de la bactérie tueuse. Le principe est simple: attiser la peur et l’effroi avec du « réalisme » choc, apercevoir des chairs mutilées, rongées, ensanglantées et des personnes horriblement défigurées. Cette propension au voyeurisme censée « donner » à mater aux spectateurs ne fonctionne que partiellement ici, d’abord parce que les plans sont très rapides (Levinson préfère sûrement suggérer) et aussi parce que le concept tourne en rond au bout de trente minutes, souffrant de répétitions.
La terreur que l’on devrait éprouver s’en trouve ainsi amoindrie et même si certaines séquences utilisent des effets bien cradingues, à part nous arracher quelques grimaces de dégoût, ca ne fait en tout cas pas véritablement peur. Jamais on ne parvient à oublier que l’on est en pleine fiction trafiquée. De plus, l’interprétation au ras des pâquerettes n’ajoute pas de crédibilité à un ensemble foutraque. Notons quand même une louable tentative de parler de sujets brûlants comme l’écologie ou les dangers méconnus du nucléaire dans une production d’abord destinée à un public jeune et amateurs de sensations fortes. Pour un film d’horreur traumatisant, faudra repasser!
ANNEE DE PRODUCTION 2013.
