THE FATHER

La trajectoire intérieure d’un homme de 83 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous les yeux impuissants de sa fille, Anne. Elle a décidé de le garder à domicile malgré son état de démence, de plus en plus préoccupant, et tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses, au grand agacement de son mari, qui souhaiterait placer le vieil homme dans une institution spécialisée…

The Father fut d’abord une pièce à succès, jouée sur les planches parisiennes, et écrite par Florian Zeller. Il en signe lui même l’adaptation cinématographique et décide de tourner en version anglaise, à Londres. Elle raconte la lente déchéance d’un octogénaire dans la sénilité et certainement dans une forme d’Alzheimer (même si le nom de la maladie n’est jamais formulé ainsi). Maintenu à domicile, il est soigné par sa fille et par certaines infirmières qu’il fait fuir par son caractère impossible, et le parti pris du metteur en scène est de nous faire entrer dans l’esprit de plus en plus embrouillé et perdu d’Anthony. Du coup, le scénario lui même joue avec ce que l’on croit être la réalité, usant de la distorsion du temps, passant d’une séquence à l’autre en mélangeant les informations et en négligeant toute logique apparente. Tout est en fait vu à travers les yeux du personnage dont la mémoire défaille, abolissant le réel, ce qui provoque une confusion que le réalisateur ne cherche pas à amoindrir, justement pour rendre quasiment « concret » l’état mental du héros. Le thème de la démence au cinéma fut admirablement traité par Michael Haneke dans Amour (auquel on pense parfois), mais ici la dimension implacable de la perte des sens et de l’identité atteint son paroxysme.

Zeller se sert du décor unique de l’appartement pour jouer avec l’espace et désorienter encore davantage, sans tomber dans une simple transposition de sa pièce. Toutefois, la plus fabuleuse réussite réside dans une interprétation hors pair du couple vedette. Olivia Colman, actrice unanimement saluée pour La Favorite en 2018, campe la fille désemparée et nerveusement éprouvée avec une grande intensité, et surtout Anthony Hopkins habite entièrement chaque séquence, entre émotions, révolte, lucidité et finalement désespoir. Il est extraordinaire de nuances et de vérité. On voit mal comment il pourrait échapper à un Oscar, après l’obtention déjà d’un Golden Globe et d’un BAFTA. Un film douloureux, mais terriblement juste sur notre condition humaine.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Superbe portrait d'un vieil homme en fin de vie, écriture fine et implacable. Anthony Hopkins magistral comme jamais.

1 COMMENTAIRE

  1. Un vrai labyrinthe emotionnel tellement troublant et triste. Une valse de réalités qui donne le vertige et donne bien à réflechir sur nos vieux jours…

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