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THERESE RAQUIN

Orpheline, Thérèse a été recueillie par sa tante, Madame Raquin, une femme austère qui tient une boutique à Lyon. La jeune fille a épousé son cousin, Camille, un homme sans cesse malade, peu aimant et faible. Elle se meurt d’ennui dans cette vie étriquée, lorsque le hasard lui fait rencontrer Laurent. Une passion brûlante naît entre Laurent et la belle Thérèse. Par amour mais sans l’avoir prémédité pour autant, il tue Camille en le poussant hors d’un train. L’enquête conclut à un accident, mais un maitre chanteur va bientôt se manifester contre eux…

Le beau et foisonnant roman d’Emile Zola ne pouvait que séduire le grand Marcel Carné, friand de descriptions précises, de psychologie humaine, de détails minutieux sur les sentiments de chacun. L’auteur du Jour se lève et des Enfants du Paradis a travaillé en collaboration avec Charles Spaak, le scénariste de la Grande Illusion, et ont peaufiné un script fidèle à l’histoire originale, du moins jusqu’à un certain point. Le quatuor infernal est le même (le mari, la femme, l’amant et la mère), l’adultère décrit est identique, jusqu’à la mort du mari, provoquant là le climax du film, et ensuite les choses différent. Avant guerre, Carné fut le spécialiste du réalisme poétique, il livre plutôt ici un réalisme noir, où chaque situation semble vouée à mal finir, le poids de la fatalité pése dés les premières séquences. Dans l’atmosphère lourde d’un Lyon étouffant, les amants terribles n’ont que leur amour pour entrevoir un peu de lumière, hélas la situation de femme mal mariée de Thérèse complique leur belle idylle. Le film ne prend guère le temps d’être romanesque, il est d’une dureté implacable et se déroule sous les auspices les plus sombres.

Carné remplace le remords dévorant les amants après leur crime que l’on trouvait chez Zola par l’apparition d’un maitre chanteur menaçant leur avenir. Il est celui qui incarne le Destin et qui précipite la tragédie. Autre point crucial à souligner: l’importance des regards (ceux échangés entre les amants, ceux que la mère paralysée jettent à sa belle fille pour lui signifier qu’elle sait tout). Si l’oeuvre a aussi bien traversé les années, c’est également grâce à un casting parfaitement assorti. Simone Signoret, rayonnante, campe le rôle titre, entre vulnérabilité et détresse, Raf Vallone le bel italien fougueux et assassin par amour, et dans les seconds rôles la grande Sylvie, effrayante marâtre au regard démoniaque, ou encore Roland Lesaffre, très à l’aise en marin combinard assoiffé d’argent. Un beau film, même si son pessimisme nous hante encore après le mot FIN.

ANNEE DE PRODUCTION 1953.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Carné porte Zola à l'écran pour ce drame âpre et pessimiste. Simone Signoret superbe.

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