Le 14 Avril 1912, le paquebot majestueux réputé insubmersible percute un iceberg en plein océan Atlantique et restera pour l’histoire l’une des catastrophes les plus marquantes, faisant plus de 1500 morts. Sur ce bateau, deux âmes se rencontrent: Jack, un pauvre jeune homme vivant au jour le jour et sans projet, et Rose, une jeune fille promise à un homme qu’elle n’aime pas, afin d’assurer son avenir d’un point de vue financier. C’est le coup de foudre entre eux…
Que n’a t’on pas dit ou écrit sur ce film mythique et détenteur de bien des records? Après avoir révolutionné la technique cinématographique avec les premiers effets numériques de Terminator 2, James Cameron, toujours à la pointe du progrès et cinéaste majeur, s’est lancé le défi monstre de faire revivre la destinée du Titanic, jusque là évoqué dans des films sans relief ni envergure. Avec un budget de 1,68 milliard de dollars, le réalisateur d’Abyss réussit l’exploit miraculeux d’unir l’intime et le spectaculaire, la petite histoire et la Grande, le romantisme fou et les effets spéciaux les plus époustouflants. Avec un sens du romanesque aigu, il imbrique à la fois une histoire d’amour magnifique et le déroulé des événements ayant conduit au naufrage du plus gros paquebot jamais construit. Il se sert avec audace et intelligence de la technique pour déployer, en prenant son temps (3H15 que l’on ne voit pas passer!), un scénario écrit au cordeau, traitant de cette époque avec faste, mettant la lutte des classes au centre de séquences cruciales, donnant autant d’importance au couple de légende Di Caprio/Winslet qu’aux seconds rôles tous très bien croqués. Véritable plaisir des yeux et des oreilles (avec la BO inoubliable de James Horner), Titanic ne laisse aucun instant de répit au spectateur, tant au niveau des émotions qu’à celui des sensations fortes, et en cela toute la partie de la catastrophe (reconstitué avec une précision de métronome) constitue le clou indéniable du film.
Bien sûr, Leonardo Di Caprio, acteur caméléon et star incontestée, porte sur ses épaules le poids du personnage principal, ce jeune héros romantique aux yeux bleus océan, et sa partenaire Kate Winslet, alors assez inconnue encore, révèle des dons d’actrice qu’elle ne cessera ensuite de développer dans des registres divers. L’alchimie de leur association explique en partie que la magie opère encore, 25 ans après la sortie du film. Comment ne pas avoir le coeur brisé à la vision de ces plans montrant une mer jonchée de corps morts, frigorifiés, et rentrant hélas dans leur funeste légende? Cameron s’est pris à raison pour le « maitre du monde » et nous délivre rien de moins qu’une leçon de cinéma avec un grand C.
ANNEE DE PRODUCTION 1998.