Woody Allen s’est fait connaitre par le stand up et l’écriture de sketchs et de scènarios qu’il a le plus souvent mis en scène et interprété lui même. Ce film ci justement n’a pas été réalisé par Woody, mais curieusement confié à Herbert Ross, tout au service de cette comédie fort réussie. Son personnage de dépressif malingre, inquiet et hypocondriaque va être le caractère récurrent de toute l’oeuvre de ce génie des réparties et des mots d’esprit. Il est également obsédé par sa vie sentimentale catastrophique, séducteur incurable malgré tous les échecs et « vestes » qu’il collectionne à son grand dépit.
Mais ce qui est admirable chez Allen, c’est qu’il ne se contente pas d’être drôle, il en profite aussi pour rendre un hommage appuyé au cinéma des années 40 et 50, en faisant ouvertement référence à Casablanca et à Bogart, qu’il ressuscite à sa façon au travers d’un personnage central commentant ses déboires sexuels et affectifs. Cette nostalgie d’un 7e Art révolu est la marque d’un cinéphile assidu et acharné. A ses côtés, on retrouve une actrice qui sera une de ses muses, tout au long des décennies suivantes, la savoureuse et charmante Diane Keaton, parfaite en confidente amusée.
On retrouve déja toute la patte du talent de Woody, acteur et auteur, avec des gags et des dialogues qui font mouche et qui vont être sa marque principale durant l’exceptionnelle longévité de sa carrière.
ANNEE DE PRODUCTION 1972.