TOVE

En Finlande, juste après la seconde guerre mondiale, Tove Jansson décide de devenir autrice de livres pour enfants et commence à griffonner quelques petits dessins, en parallèle d’une activité de peintre. Son père fut jadis reconnu dans cette discipline. Tove est courtisée par un homme, Atos, tout en tombant amoureuse d’une metteuse en scène de théâtre frivole, Viveca Bandler…

De la bohème d’Helsinki au Paris d’après guerre, ce film nous entraine dans le tourbillon d’une vie d’artiste. Celle de Tove Jansson, créatrice des Moumines, dont on nous relate ici le parcours professionnel et sentimental. Cette femme très peu connue chez nous fait donc l’objet de ce biopic, réalisé par la cinéaste finlandaise Zaida Bergroth, ambitionnant de montrer la passion, le courage et l’indépendance, ainsi que les difficultés pour établir sa place dans le milieu fermé de la littérature enfantine. Par la faute d’un traitement bien trop sage, cédant à des clichés et des lieux communs, Tove peine à accrocher pleinement notre attention, se diluant dans des séquences anodines ou les événements affectifs de cette femme à l’existence assez triste. Bisexuelle, elle ne parvint pas à obtenir la réciprocité dans sa relation la plus forte avec Viveca Bandler, une autre artiste infidèle et volubile, tout en ne parvenant pas non plus à se faire connaitre hors de Finlande. Le récit semble chercher sa voie, tâtonnant au gré d’une mise en scène sans cap précis. Le film dépeint surtout un être subissant beaucoup d’épreuves pour peu de résultats épanouissants, obnubilée par les fêtes et l’amour, jusqu’à une tardive reconnaissance lorsqu’elle se met à publier des bandes dessinées dans un prestigieux journal américain.

Ceci étant dit, Tove est loin d’être un ratage complet: plusieurs choses sont à saluer et à mettre au crédit de cette biographie: en premier lieu, Alma Pöysti, l’actrice blonde vue très récemment dans Les Feuilles Mortes de Kaurismaki, incarne cette artiste indépendante, libre et inspirante avec pas mal d’intensité, face à sa partenaire Krista Kosonen remarquée dans Blade Runner 2049, lui donnant la réplique avec un bel aplomb. La BO ensuite recèle des titres de Carlos Gardel, Edith Piaf ou Glenn Miller et soutiennent joliment l’ensemble. Enfin, le film a le mérite de faire connaitre la créatrice des Moumines à un plus large public, le faisant sortir du simple cercle LGBT dans lequel il fut cantonné à sa sortie. Le manque d’une vraie vision de cinéma empêche à Tove d’échapper à une superficialité trop présente dans le genre biopic. Dommage…

ANNEE DE PRODUCTION 2020.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Ce biopic finlandais se perd dans son sujet par la faute d'une mise en scène hésitante et d'un ensemble un peu plat. Alma Poysti s'en tire bien. Une évocation trop timide.

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