Un célèbre podcaster américain se rend au Canada pour réaliser sur un sujet concernant un jeune homme amputé d’une jambe. A son arrivée, ce dernier s’est hélas suicidé. Il se rabat alors sur une petite annonce d’un vieil homme promettant de raconter des histoires extraordinaires sur son passé de marin. Leur entrevue va très vite virer au cauchemar…
Scénariste et réalisateur américain indépendant, Kevin Smith, a lancé sa carrière voici trente ans avec le bien nommé Clerks. Souvent instigateur de projets atypiques et marginaux, il passe un cran au dessus avec ce Tusk , que l’on pourrait qualifier de comédie horrifique. La rencontre entre un jeune podcaster un peu con et d’un vieil homme obsédé par les morses (et totalement givré) va être le spectacle d’un récit barré, convoquant autant l’effroi que les rires nerveux.Basé sur l’idée que l’homme est après tout un animal sauvage comme un autre, Tusk lorgne vers le film de monstre tendance psychopathe obnubilé par le désir de transformer un pauvre garçon en morse ( bien sûr ce postulat horrible se voit un peu « édulcoré » par Smith grâce à un humour macabre nous permettant de « rigoler » jaune devant tant de dinguerie) Proche dans l’esprit des expérimentations abominables de The Human Centipéde , le scénario (perché) cultive un ton potache malgré l’horreur de ce qu’il raconte. Et cet aspect « ludique » se renforce avec l’arrivée d’un inspecteur de la » Sûreté du Québec » passablement éméché, enquêtant sur les disparitions inquiétantes de jeunes hommes. Tusk accorde, entre deux séquences éprouvantes, des moments plus « légers » revenant sur le passé du héros martyrisé. Smith assume son délire jusqu’au bout et fait de sa production fauchée un objet idéal pour les fans de films de genre.
En tête d’affiche, on retrouve Justin Long, déjà victime de Jeepers Creepers, Michael Parks dans le rôle du timbré total, Haley Joël Osment le gamin de Sixième Sens devenu grand, puis pour sa première petite participation, Lily Rose Depp. D’ailleurs, c’est son père, Johnny Depp (méconnaissable) qui campe Guy Lapointe le privé et qui n »est même pas crédité officiellement au générique. En toute liberté créatrice, Kevin Smith revisite à sa sauce le film d’horreur, nul doute qu’une majorité du public jugera cet « essai » déconcertant. Le délire d’un cinéaste à part faisant de la fiction un terrain de dérision .
ANNÉE DE PRODUCTION 2014.