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UNE FEMME SOUS INFLUENCE

Contremaitre sur les chantiers de construction, Nick est submergé de travail et ne peut passer beaucoup de temps près des siens. De son côté, Mabel, son épouse, est déprimée et cherche réconfort dans la boisson, tentant de supporter sa solitude. Un soir, elle confie leurs trois enfants à sa mère, va se saouler dans un bar et ramène un homme dans le lit conjugal. Nick débarque le lendemain avec son équipe d’ouvriers et une scène de ménage éclate…

Particulièrement important dans le cinéma indépendant américain, John Cassavetes a construit une véritable oeuvre singulière depuis son premier opus Faces jusqu’à Love Stream en 1984, avant de mourir relativement jeune en 1989. Pourtant, dans son parcours de cinéaste, deux films majeurs sortent du lot: Opening Night sur les déboires psychologiques d’une actrice de théâtre et Une Femme sous Influence dans lequel il explore à sa manière la « folie » ordinaire d’une épouse au bout du rouleau, totalement incomprise par son mari et sa famille, jugeant préférable de l’enfermer en milieu psychiatrique. Avec son goût pour l’improvisation (n’excluant pas du tout une écriture précise), Cassavetes manie sa caméra avec adresse, nous rendant les voyeurs de cette effondrement féminin en direct, scrutant les failles de ses personnages désaxés. Car Mabel, son héroïne, a beau être effectivement border et dérangée, elle est tout de même entourée d’une belle mère hystérique, d’un mari solide (en apparence seulement), d’amis assez moralisateurs, et finalement tout ce petit monde se trouve surtout effrayé par l’image qu’elle renvoie, qui serait presque comme un miroir d’eux mêmes. Cassavetes cède à des longueurs excessives dans son récit chaotique, prenant un peu trop son temps lors de séquences où il tente d’arracher à ses protagonistes des choses indicibles. C’est bien sûr sa manière à lui de traquer la vérité jusqu’à l’os. La représentation qu’il donne de la folie, presque comme un spectacle que l’on subit, va de pair avec sa réflexion sur l’aliénation de la femme dans une société où elle est niée.

Cette Femme sous Influence est incarnée avec une force peu commune par la muse du réalisateur depuis ses débuts, la grande Gena Rowlands. L’actrice, entièrement absorbée par ce rôle casse gueule, est prodigieuse dans ses regards, ses mots étouffés, ses gestes imprévisibles et ses tics nerveux. Elle emmène ce cinéma « à la marge » vers des sphères inexplorées par d’autres et rend l’univers de Cassavetes tellement unique. Le mari, mélange de violence, d’incompréhension et de tendresse furtive, se voit campé par Peter Falk, alias Columbo, avec un style Actor’s Studio affirmé. Oeuvre terrible sur l’enfer de la cellule familiale et sur la dépression, Une Femme sous Influence convoque la frénésie, le chaos intérieur, et file de sacrés coups de poing dans le bide!

ANNEE DE PRODUCTION 1974.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Cassavetes atteint son apogée artistique avec ce portrait de femme psychologiquement fébrile. Une mise en scène intrusive, qui va chercher ce qui se terre au fond des êtres. Gena Rowlands phénoménale.

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