Dans une rame de métro bondée, une femme bouscule un homme. Ils se disputent. Plus tard, dans les couloirs de la station, les deux inconnus font gauchement l’amour dans la cabine d’un photomaton. Puis poursuivent leur nuit ensemble à parler, parler…
Cinq ans après l’excellent Guy, faux documentaire sur un chanteur populaire vieillissant, l’humoriste et comédien Alex Lutz repasse derrière la caméra avec cette comédie sentimentale « toute simple », écrite par ses soins. Nous assistons à une rencontre banale entre un homme et une femme, pris d’abord dans un conflit verbal agressif, puis dérivant très vite vers une attirance physique inexpliquée. Une sorte d' »alchimie » comme le note les deux personnages débouchant sur une nuit entière de fuite adultère dans laquelle ils vont refaire le monde, l’amour, discourir sur tout et rien, parler sexe, sentiments, couple, alors qu’ils sont de parfaits inconnus! Ce pitch tenant sur un confetti promet de jolis dialogues (et Lutz les soigne comme il faut, passant de la spiritualité à l’émotion), les gratifiant aussi par moments de drôlerie et de légèreté. Plus porté sur un romantisme assez désuet que sur un coup de foudre « sexuel » vite consommé, Lutz distille ses pensées et ses observations concernant les rapports hommes/femmes, en frisant par moments l’improvisation et n’évitant pas toujours le bavardage intempestif.
Le mur porteur du film se trouve entièrement entre les mains du couple vedette. Alex Lutz s’est donné quant à faire le premier rôle masculin face à Karin Viard, étincelante quinquagénaire dans le lâcher prise, et leur duo talentueux crée un charme difficilement résistible, d’autant que leur jeu complice les porte assez haut. Cette nuit se transforme alors pour nous en errance parisienne, passant du métro au resto, de la boite de nuit échangiste à un bois apaisant, accompagnant ses amants provisoires dans leur plaisir commun d’être simplement ensemble. Alex Lutz sait mieux manier la poésie des mots que sa caméra, beaucoup plus mollassonne.
ANNEE DE PRODUCTION 2023.
