Un agent soviétique maladroit, Harry Compton, aidé par Pénélope, une couturière blonde ravissante mais pas très futée, tente de voler des documents secrets…
Il est bien difficile de faire rire en privilégiant une intrigue délibérement « stupide », surtout quand on manque d’expérience dans le domaine! Pour ses quasi débuts de metteur en scène, Edouard Molinaro l’a appris à ses dépens en cumulant bien des défauts avec cette comédie loufoque et hélas rarement drôle. Un scénario d’une crétinerie confondante, une mise en scène en berne, des dialogues à la traine, et un projet qui prend l’eau de toutes parts! Tentant vainement de mêler le vaudeville sentimental à un vague récit d’espionnage fumeux, Une Ravissante Idiote se perd dans une loufoquerie générale, décalée mais pas dans le bon sens du terme, et surtout dont les gags font à peine sourire! Ce gentil navet se passe dans le swinging London du milieu des années 60 et son petit charme vient en fait de la réunion inattendue au casting de deux stars incontestées de l’époque.
Sortie de l’univers intello de Godard et du Mépris, Brigitte Bardot rencontre donc ici Anthony Perkins, égaré dans un rôle d’espion assez idiot lui même et à des années lumière de ses prestations chez Hitchcock, Welles, Litvak ou Cayatte. La belle blonde joue la comédie avec naturel (ce qui sied à ce personnage censé faire l’abrutie) et le beau gosse brun de Psychose la dévore des yeux comme un gamin devant une pâtisserie inaccessible. Et en somme, le plus rigolo dans ce film raté, demeure ce duo improbable, ne se prenant pas une seconde au sérieux, se fichant pas mal de paraître à l’affiche d’une comédie aussi insipide. Leur physique avantageux mérite un petit détour, mais certainement pas grâce à M. Molinaro.
ANNEE DE PRODUCTION 1964.