Alex, la quarantaine, tient un restaurant avec son petit frère Julien dont il s’occupe, et avec Camille, sa meilleure amie. Alors qu’il s’apprête à faire sa vie avec Claire, il retrouve par hasard son premier amour, Jeanne, de retour en France après douze ans d’absence. La vie de tout ce petit monde va basculer au moment où Alex va devoir faire des choix. L’amour qu’il ressent pour Jeanne ne s’étant jamais éteint.
Ancien journaliste à Studio Magazine, Thierry Klifa se lance dans la réalisation avec ce premier long métrage, coécrit avec la scénariste Danièle Thompson. Sur une intrigue brodée autour de la complexité des sentiments amoureux, il invente cette histoire de retour de flammes d’un couple qui s’est aimé, perdu de vue, se retrouve, emportant tout dans leur passion destructrice. A la manière de La Femme d’à côté, dont la gémelitté saute aux yeux, Kilfa tente de transmettre aux spectateurs les feux de cet amour encore vivace. A cause d’une mise en scène bien trop sage et classique, il peine un peu à nous captiver vraiment. D’autant que l’enjeu dramatique a tellement été vu dans le passé et traité avec autrement plus de passion, qu’évidemment le film se traine assez vite. Non pas qu’il soit désagréable à suivre, loin de là, mais tout cet imbroglio sentimental ne laisse guère de traces indélébiles en nous.
Heureusement, Klifa aime les comédiens et a choisi un casting de stars permettant de nous tenir en éveil et de nous donner envie de suivre son propos. En tête d’affiche, Nathalie Baye incarne la femme aimée et plutôt inconséquente avec une belle maturité et un sourire radieux (comment la détester?), tandis que Patrick Bruel, empâté dans un rôle d’amoureux vaincu et indécis, utilise son éternelle expression de désarroi chagrin. Son talent d’acteur reste limité quelque soit le personnage qu’il défend. Dans les seconds rôles, les actrices s’en sortent bien mieux: Géraldine Pailhas et Anouk Grinberg. Lorsque le couple d’amants part en virée en Italie, on se dit que nous aussi on va voyager un peu. En fait non, les clichés abondent et ce n’est pas une balade en vespa qui rendra cette romance digne du fabuleux Vacances Romaines. Et ce, même si le film n’a pas cette prétention.
ANNEE DE PRODUCTION 2003.