Djé est un marginal, sans domicile fixe, qui sort à peine de prison. Il squatte à droite à gauche, vit de petits larcins, et use de son charme un peu sauvage pour attirer les filles. Hélas, il est aussi un dangereux criminel, n’hésitant ni à voler, ni à agresser, et allant jusqu’à tuer d’innocentes proies, croisées par hasard…
Galop d’essai d’un jeune homme appelé Peter Dourountzis, ce long métrage a pour ambition de prendre le point de vue d’un hors la loi, tueur à ses heures, au physique avantageux et capable des pires atrocités. Le parti pris du jeune metteur en scène est louable au départ, puisqu’il ne veut pas rentrer dans les codes habituels du film de genre, et donc choisit de traiter la violence hors champ! On ne verra jamais les actes monstrueux de son personnage, qu’il suit à la trace avec sa caméra, le filmant sous tous le angles possibles, tentant de nous le rendre sinon sympathique, disons ordinaire. Cette très bonne idée aboutit à ne pas assister à un énième thriller avec les séquences « obligées » de meurtres qui vont avec, là le récit se borne à montrer de quoi vit et comment évolue cet anti héros. Et là hélas est la limite du film: en effet, Dourountzis dilue son intrigue dans des scènes du quotidien, au gré des rencontres et du hasard. Le problème de ce procédé est qu’il devient lassant, car non seulement dénué d’action, mais surtout il crée un sentiment d’anodin dommageable au propos.
Certes, on saisit qu’il a voulu signifier combien un serial killer peut se fondre dans la masse, être beau gosse, charmeur, et « accesoirement » tuer quand l’envie lui en prend, il ne s’agit pas de traiter de la folie éventuelle du personnage. Ce qui rend l’ensemble inconfortable par contre, c’est son acteur principal: Pierre Deladonchamps fait exister cet être en marge de la société, au regard bleu insondable, et son jeu inspiré donne une épaisseur réelle à ce tueur… que l’on ne verra pas à l’oeuvre. Sans lui, le film serait bien plus faible, car il y manque un vrai point de vue psychologique pour rendre ce Vaurien vraiment prenant.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.
