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WAKE IN FRIGHT

John Grant, un instituteur dans un petit village isolé de l’Outback australien, est en partance pour Sydney, afin d’y passer les vacances de Noel. En faisant escale dans une ville minière, Yabba, il y découvre un véritable enfer…

Fleuron de l’Ozploitation, cette oeuvre signée Ted Kotcheff (futur réalisateur de Rambo) marque un vrai tournant dans le cinéma australien et ouvre la voie à des films comme Mad Max. Tourné dans les grands espaces inondés par une lumière écrasante de l’arrière pays australien, Wake in fright est resté longtemps invisible en Europe, après sa sortie sous le titre français Réveil dans la terreur. La nature hostile, ainsi qu’une communauté vivant là, presque hors de la civilisation, vont être le cauchemar du héros principal (un golden boy bien sur lui, cultivé et éduqué). Il rentre presque malgré lui dans l’univers des « rednecks », ces autochtones dégénérés, videurs de bières toute la sainte journée et chasseurs sanguinaires de kangourous. Kotcheff nous entraine dans une atmosphère malsaine, étouffante, et d’une violence comportementale dérangeante. Ajoutez à cela la poussière, la fournaise, et un alcoolisme généralisé sont parmi les joyeux ingrédients d’un film assez vite aliénant. La descente en enfer progressive commence par le jeu, puis dérive sur le sexe, et se poursuit ensuite par une chasse nocturne (très éprouvante) de kangourous. Les images rappellent les sacrifices animaliers de Cannibal Holocaust (d’ailleurs ce sont des  captations tirées de véritables chasses) et laissent un sentiment très déplaisant au spectateur.

Beaucoup plus pertinente et fascinante est la manière dont le réalisateur filme la violence instinctive et primaire, deux ans avant le classique de John Boorman Délivrance, auquel on pense sans hésiter. La mise en scène sobre nous cueille avec un ultra réalisme quasi documentaire et rajoute encore un peu plus de force au propos. La population décrite là vit dans un quotidien ennuyeux, où seul l’alcool semble guider la raison, laissant la cruauté emporter tout sur son passage. Gary Bond tient le rôle principal avec sa belle gueule de blond musclé dépassé par les événements, sa carrière se limitera à la télévision par la suite. En médecin alcoolo en apparence sain d’esprit mais finalement bien dérangé, Donald Pleasence rajoute à son palmarès déjà conséquent un personnage vraiment à part. Ce road trip viscéral en plein désert surprend par sa sauvagerie et mérite son statut d’Ovni culte.

ANNEE DE PRODUCTION 1971.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un voyage hallucinatoire et sous l'emprise de la bière dans le bush australien. Poisseux et déplaisant.

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