Tess Mc Gill, secrétaire dans une société de courtage new Yorkaise, enrage de ne pas être estimée à sa juste valeur. Elle rêve de promotion. Sa rebellion lui vaut d’être mutée au service de Fusions et Acquisitions, dont Katharine Parker, une femme de tête sympathique au premier abord est la patronne. Cette dernière fait semblant de faire « amie amie » avec Tess, mais dès que la jeune femme lui soumet une idée géniale, elle s’empresse de la lui piquer. Tess n’a pas dit son dernier mot et va profiter de l’absence prolongée de Katharine pour tenter de…prendre sa place.
Mike Nichols a fait merveille dans le cinéma américain avec des oeuvres aussi différentes que Le Lauréat, Primary Colors ou Closer, entre adultes consentants. Il sait parfaitement proposer des récits très bien construits et les rendre hyper divertissants et profonds à la fois. Working Girl ne fait pas exception à cette règle, entre comédie, romance et réflexion sur la place des femmes dans le monde des affaires. Le film ressemble à une sorte de conte dans lequel l’héroine veut sortir de sa condition et évoluer, prouver qu’elle peut être à la fois jolie ET intelligente. Et ambitieuse pour couronner le tout! Dans un monde du travail peuplé d’hommes dominants et pratiquant la promotion canapé à tout va, Tess va se battre, se distinguer et se venger aussi par la même occasion de sa méchante patronne sans scrupules, en trichant et en devenant cette working girl en puissance. La comédie est à la fois plaisante, amusante et passionnante: en effet, il est jouissif d’admirer une belle blonde à la voix acidulée mener la gente masculine à la baguette. Mike Nichols trousse une narration limpide et fait de cette Cendrillon de Wall Street un personnage hautement sympathique et attachant.
Plus fin qu’il n’en a l’air, le film se veut une éloge de la trahison, de la perversion dans les affaires et où les femmes se permettent à peu près tous les coups! L’arrivisme forcené de la jeune femme n’est pourtant jamais condamnable ni repoussant, le script est ainsi très malin et nous fait ressentir une profonde empathie pour elle au contraire. Le couple star devait revenir à Harrison Ford ( relégué au second plan pour la bonne cause du coup) et Sigourney Weaver, odieusement machiavélique. Mais l’abatage et la personnalité éclatante de la jeune Mélanie Griffith sont si forts qu’elle leur vole presque la vedette. Sa prestation pétillante s’avère être l’atout majeur de ce film phare de la fin des années 80.
ANNEE DE PRODUCTION 1988.