Velma Kelly, une personnalité connue d’une boite de nuit jazzy, a tué son mari et c’est Billy Flynn, l’avocat le plus habile de Chicago qui doit la défendre. Mais arrive bientôt une jolie minette, Roxie Hart, qui vient elle aussi de refroidir son amant et se retrouve incarcérée dans la même prison que Velma. Lui volant ainsi la vedette auprès des médias avides de nouveaux scoops! Billy s’occupe aussi du cas Hart, s’attirant la jalousie de Velma… C’est à celle qui saura le mieux se rendre populaire dans cette ville attirée par les criminelles en puissance…
Hollywood aime recycler d’anciens succès de la scène ou de l’écran et avec Chicago, c’est l’occasion idéale pour mettre au goût du jour un show de Broadway hyper réputé et resusciter un film déjà fait dans les années 20. Chorégraphe de base, Rob Marshall livre ainsi un remake haut en couleurs promis à plaire au public le plus large. Cette comédie musicale contant la rivalité de deux femmes que tout oppose (une brune, agressive et vulgaire mais dansant et chantant comme une diva et une blonde, introvertie et timide se rêvant artiste de cabaret sans en avoir l’envergure) plante son décor dans l’époque des années folles, là où la corruption régnait en maitre. Marshall opte pour une mise en scène boursouflée, avec le désir très net de « ratisser large », confondant rythme et précipitation, ce qui finit par ressembler à un long clip survitaminé et excessif. Du côté du scénario, Marshall garde le point crucial: à savoir une aimable satire de la justice spectacle et de la presse à scandales, rappelant que tout est sujet à provoquer le « buzz », à commencer par deux nénettes ayant autant des velléités dans le meurtre que dans le show business! Enfin, les numéros chantés et dansés, bien conduits et exécutés, s’enchainent pour commenter l’action, en mettant à l’honneur les interprètes.
Soutenu par un trio étincelant, Chicago se concentre surtout sur Renée Zellweger, en ersatz de Marilyn, passant de la petite inconnue insignifiante à la célébrité tapageuse et sur Catherine Zeta Jones, beaucoup plus affirmée et volcanique, ressemblant à la Liza Minelli de Cabaret. Si le duo féminin n’est pas mal, ni l’une ni l’autre ne possède la magie de ces modèles mythiques. Quant à Richard Gere, il campe un avocat véreux, sûr de ses méthodes et semble s’amuser beaucoup à faire des claquettes autant qu’à transformer ses procès en véritables shows destinés à épater la galerie. L’ombre de Bob Fosse plane bien sûr tout au long sans que jamais la maestria du cinéaste ne soit aussi explosive. La rafale d’Oscars remportés (6 statuettes dont meilleur film!!) apparait fort exagérée avec le recul, même si au demeurant le film ne manque pas de charme. Mais un charme qui s’évente assez vite.
ANNEE DE PRODUCTION 2003.