COTTON CLUB

En 1928, la Prohibition engendre une vague de violence inédite qui déferle en Amérique. A New York, au cabaret Cotton Club, les politiciens et les stars du moment goûtent les plaisirs interdits. Un trompettiste blanc et un danseur noir sont emportés dans une tourmente où l’amour, l’ambition et l’attrait du danger se jouent au rythme des claquettes, du jazz et des mitraillettes…

Ce projet d’envergure de replonger de l’Amérique des Années Folles ne pouvait que séduire Francis Ford Coppola, initiateur d’oeuvres dantesques comme Le Parrain et surtout Apocalypse Now. Investir un gros budget dans cette chronique musicale ne fut pour lui qu’une manière d’éponger les dettes de ses deux précédents films, Rusty James et Outsiders et Cotton Club écope donc du titre peu enviable d’opus de circonstance. Cette évocation luxueuse du célèbre cabaret de Harlem The Cotton Club, dans lequel se produisaient les artistes noirs les plus en vus du moment, se distingue surtout par une reconstitution fastueuse, des images léchées, des décors « comme si on y était » et bien entendu une ambiance jazzy tout à fait séduisante (à l’oeil et aux oreilles). Coppola ajoute à l’aspect « spectacle » des péripéties mafieuses, comme pour remettre une couche de Parrain, et ses gangsters ne manquent ni de classe ni de charisme. Ce qui pêche, c’est le scénario: désireux de vouloir traiter trop de choses à la fois et dont le contenu dérape en cours de route. Dommage, car Coppola a le courage de traiter frontalement de la ségrégation raciale et de la corruption galopante, mais ses thèmes s’articulent mal avec les romances croisées des deux héros: Dixie, le beau trompettiste blanc amoureux de Vera, la pépée du gangster et de Sandman, le danseur black. Filmé avec des travellings majestueux pour rendre l’atmosphère du cabaret la plus électrique possible, Cotton Club reste essentiellement du bel ouvrage de metteur en scène, l’écriture étant son point « faible ».

Du point de vue du casting, le couple Richard Gere/Diane Lane fonctionne à moitié: tous deux très beaux plastiquement, leur jeu moyen associé ne fait guère d’étincelles. Par contre, les seconds rôles trimballent beaucoup de présence, tel Bob Hoskins en patron de la pègre, James Remar en Dutch, le caïd à la gâchette facile et même Nicolas Cage, à ses débuts, trouve assez bien sa place dans cet univers. Parmi les films mal aimés de Coppola, Cotton Club, loin d’être raté, ne peut prétendre être qu’un ensemble mitigé de spectacle visuel et sonore. Hésitant bien trop entre le « musical » et le thriller à la James Cagney.

ANNEE DE PRODUCTION 1984.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un musical matiné de policier pour Coppola qui, une fois encore, ne lésine pas sur les moyens. Sa réalisation séduit sans mal, son récit moins! Richard Gere et Diane Lane pas terrible dans une distribution inégale.

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