Les tensions sont vives dans un club de rugby gay de Londres: l’équipe est à court d’argent et divisée. Lors d’une arrosée, deux joueurs s’engagent dans une liaison adultère, ayant déjà chacun un compagnon. Les deux hommes doivent dissimuler leurs sentiments grandissants en conciliant leurs vulnérabilités et les démonstrations de machisme sur le terrain.
Voici le premier long métrage anglais d’un certain Matt Carter, situé dans le milieu du rugby amateur, et plus précisément au sein d’une équipe gay. Autant dire que l’on est en droit de s’attendre à admirer de beaux et puissants bonhommes sportifs, suants, luttant et se touchant pour les bienfaits du jeu! Il y en a effectivement au programme, mais il s’agit surtout d’une love story contrariée entre deux joueurs, fortement attirés l’un par l’autre, et en couple chacun de leur côté. L’enjeu du script: comment vont ils pouvoir cacher leur idylle aux yeux des autres et surtout contrôler leurs sentiments? Sur une mise en scène délicate et grâce à une caméra sans cesse pointée sur les corps masculins, Dans la Mêlée s’avère une jolie réussite dans le genre drame sentimental, évitant certains clichés et lieux communs, ne faisant pas de l’homosexualité le sujet principal, mais tissant surtout une belle histoire d’amour. Matt Carter a par contre un souci avec la durée de son montage, on sent qu’il n’a pas voulu faire de coupes et l’ensemble est clairement bien trop long (2H14!), ce qui ne se justifie pas du tout.
L’autre point positif à mettre au crédit du film réside dans le choix de ses deux acteurs: Alexander Lincoln et Alexander King, deux fantasmes sur pattes qui donnent de sérieuses poussées d’adrénaline, et qui en prime sont tout à fait acceptables dans leur jeu, sachant transmettre leurs émois et leurs émotions. Il est évident que sans eux, la magie serait moins électrique et le résultat plus insipide. Hormis une ultime partie plombée par des longueurs inutiles, le film tient bien la route et cette romance masculine fait chaud au coeur.
ANNEE DE PRODUCTION 2022.
