Après une fausse couche, Kate et son mari, déjà parents de deux enfants, decide d’adopter une fillette qui les a charmé immédiatement en venant à l’orphelinat. Elle s’appelle Esther, a 9 ans, semble intelligente et curieuse de tout. Il l’intègre dans leur famille. Mais bientôt des événements inquiétants se multiplient…
Quatre ans après un coup d’essai réussi avec son remake effrayant de La Maison de Cire, le réalisateur espagnol Jaume Collet Serra reprend sa caméra et livre cet opus horrifique angoissant à souhait. En prenant comme personnages, les membres d’une belle famille américaine avec un jeune couple amoureux déjà parents de deux enfants, il nous les rend attachants pour mieux nous faire souffrir avec eux ensuite. L’adoption qu’ils entreprennent semble leur réserver un avenir radieux avec l’arrivée d’une petite fille adorable et visiblement mûre pour son âge. Avec son récit de terreur progressive mais diablement efficace, Esther déploie un suspense habile, des scènes choc et une montée crescendo dans une épouvante bien flippante. Étiré sur une durée de 2h ( sans doute un poil trop long), le film n’hésite pas à offrir des effets volontairement excessifs dans sa dernière demie heure et notamment dans son twist final des plus perturbants. Collet Serra ne perd pas une occasion de nous faire sursauter, de nous étonner et surtout de créer une tension psychologique soutenue. Il y avait fort longtemps qu’un film d’horreur n’avait à ce point là réussi à se démarquer des productions pour ados, souvent peu ambitieuses.
En mère de famille de plus en plus persuadée d’avoir jetté son dévolu maternel sur une enfant « pas comme les autres », l’actrice Vera Farmiga passe par plusieurs types d’émotions qu’elle joue avec une maîtrise notable. Elle deviendra, juste après, la star de la franchise Conjuring. Son partenaire, Peter Sarsgaard, acteur faiblard, imprime nettement moins la pellicule. Quant à Esther, elle est incarnée par Isabelle Fuhrman, une toute jeune comédienne en pleine possession de moyens prometteurs. En dévoiler davantage serait une hérésie. Alors laissez vous séduire par cette figure horrifique enfantine à qui on donnerait le Bon Dieu sans confessions. Quoique…
ANNEE DE PRODUCTION 2009