FEUX ROUGES

Paris, l’été, un week end de grand départ. Antoine se réjouit de retrouver sa femme Hélène pour partir chercher leurs enfants en colonie de vacances dans le Sud de la France. Elle est en retard, il commence à boire en l’attendant, un peu agacé…

Après avoir retracé l’odyssée meurtrière de Roberto Succo, le réalisateur français Cédric Kahn ne choisit pas la facilité et adapte un roman de Simenon Feux Rouges. Mais au lieu d’en restituer uniquement l’intrigue du couple en pleine déliquescence, il prend un autre chemin plus sinueux et place son traitement entre le thriller trouble et le fantastique. Pour conter cette histoire d’un homme qui vrille littéralement le temps d’une nuit, au volant de sa voiture, il se concentre sur son addiction à l’alcool qu’il consomme sans se rendre compte de ses effets, sur son état de tension grandissant au fur et à mesure, et bien sûr sur son comportement agressif vis à vis de sa femme, avec qui il semble avoir un lourd contentieux. Le scénario suit une trajectoire réaliste la première demie heure et puis l’étrange semble prendre le relais. L’irrationnel déroulement des événements sont ils dus à une hallucination? A un cauchemar éveillé? A un état d’inconscience partielle? Le film ne le dit jamais clairement, mais il veut nous perdre, sortir des sentiers battus et Kahn, comme son personnage central, quitte l’autoroute toute tracée avec un certain délice. Polar automobile déroutant, suspense psychologique tendu, tentative de fantastique timide: Feux Rouges est tout cela à la fois. Soutenu par une mise en scène inquiétante, il nous questionne et nous happe, presque sans temps mort.

Pour incarner cet anti héros au bout du rouleau porté sur la bouteille et énervé sur son volant, Kahn a confié le rôle à un acteur que l’on a plus l’habitude de voir souriant ou rigolard et qui s’offre un beau contre emploi: Jean Pierre Darroussin est formidable en quadra perdant pied et toute notion de la réalité. C’est lui qui tient l’entièreté du film car sa partenaire Carole Bouquet campe son épouse dans un temps de présence très réduit à l’écran et n’a guère l’occasion de se démarquer (sans être mauvaise). Feux Rouges a en tout cas déconcerté le public qui n’a pas suivi cette oeuvre ambigüe à la noirceur sans doute trop prononcée. Une révision s’impose.

ANNEE DE PRODUCTION 2004.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un polar sombre, avec aussi du drame conjugal et une pointe de fantastique: tout pour nous perdre! Kahn use d'une réalisation maitrisée et entraine Darroussin sur une route vers l'étrange.

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