GEANT

La saga des Benedict au Texas. Bick épouse Leslie, ramenée du Maryland, et en aura trois enfants. Un employé du ranch, le jeune Jett Rink, pressent l’importance du pétrole sur ces terres. Les passions vont se déchainer entre ces êtres, de l’amour à la haine, de la jalousie à l’envie…

A la grande époque des studios, Hollywood raffolait des superproductions « à rallonge » où le romanesque et l’aventure se mêlaient pour aboutir à des histoires « bigger than life » que le public réclamait depuis le colossal Autant en emporte le vent. Après son chef d’oeuvre absolu Une Place au soleil, le cinéaste George Stevens met un cran au dessus dans son ambition pour diriger ce pantagruélique Géant, adapté d’un best seller d’Edna Ferber. Le portrait d’une riche famille texane sur trois décennies, leurs malheurs, leurs amours, leurs emmerdes: voila l’essentiel du programme pour ce qui ressemble à une version cinéma du futur soap Dallas! Même univers impitoyable, même intérêt pour le pétrole, mêmes déchirements familiaux. Cette saga en Technicolor affiche clairement son but: prouver la démesure d’Hollywood, sa capacité à embarquer pendant 3H15 (oui la durée fait bien peur!) le spectateur épris de passions contrariées et où l’argent mène la danse. Stevens connait son métier et n’est pas exactement un manchot, ce qui fait que sa mise en scène ne provoque pas le moindre ennui. En revanche, les bons sentiments dégoulinants, les clichés et une fâcheuse tendance à l’excès (notamment les maquillages de vieillissement ratés!) prennent aussi souvent une importance dommageable à l’intrigue. Surtout dans la seconde partie où le récit se dilue dans des enjeux de moindre intérêt. Géant finit par être victime de ses gros moyens, oubliant un peu l’émotion au passage, ne se préoccupant que de faire « grandiose ». Pourtant, Stevens traite de thèmes « audacieux » pour l’époque comme les discriminations raciales (envers les Mexicains) ou l’indépendance des femmes réclamant à exister pour elles mêmes dans un monde dominé par les hommes.

La distribution comprend évidemment des stars « bankables » rehaussant encore plus le prestige du film. Stevens retrouve son actrice d’Une Place au Soleil, la très belle Elisabeth Taylor, campant l’épouse fidèle mais rebelle du héros, joué par Rock Hudson. Les capacités d’acteur d’Hudson se font nettement sentir (notamment dans les séquences d’ivresse plutôt approximatives). Enfin, dans son ultime rôle, James Dean crève l’écran en jeune texan pauvre devenant milliardaire: ses postures, sa diction « marmonante », son charisme laissent imaginer l’excellent acteur de composition qu’il aurait pu être sans l’accident fatal qui allait le tuer, une semaine après la fin du tournage. Pour lui et pour la façon dont Stevens rend justice aux paysages immenses du Texas, Géant peut déclencher notre indulgence.

ANNEE DE PRODUCTION 1956.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Gros pudding hollywoodien à l'intrigue moyennement accrocheuse et surtout trop long (3H15), Géant est sauvé par la réalisation de Stevens et par le jeu étonnant de James Dean juste avant sa mort tragique.

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