Christina, une jeune américaine de 19 ans, étudie la peinture à Paris et n’arrive pas à se décider à rentrer en Amérique ou à rester définitivement en France. Elle rencontre un jeune homme dont elle tombe amoureuse, connaissant assez vite les désillusions d’une liaison hâtive. Les autres hommes suivants sauront ils la satisfaire et la rendre heureuse?
Voila le parfait exemple d’un film entièrement monté sur sa star principale, en l’occurrence Jean Seberg, et ne reposant en définitive sur rien d’autre. Un vétéran d’Hollywood, Robert Parrish, fasciné par la photogénie de l’actrice découverte en France avec A bout de Souffle de Godard, s’est mis en tête de lui consacrer un scénario « idéal » pour elle. Le pitch, maigrichon, se résume à raconter les déboires de l’éducation sentimentale d’une petite américaine se rêvant peintre et heureuse en amour! Sur une bonne demie heure, la sauce prend à peu près, d’autant que Parrish ne se laisse pas piéger par le Paris de carte postale bourré de clichés que l’on nous a servi mille fois. Ensuite, le charme se rompt par d’interminables séquences de dialogues (vains et creux), d’interludes jazzy (un ça va, dix bonjour les dégâts!), et par un ennui profond qui nous gagne inexorablement! Parrish semble s’endormir aussi derrière sa caméra paresseuse, son style asséché, et très clairement son manque total d’idées! On comprend plus ou moins les intentions: décrire la dérive d’une déracinée, jamais tout à fait bien dans ses baskets, changeant de coiffure à tout bout de champ, jonglant avec les amants comme pour se trouver une raison valable d’exister! Hélas, ce récit d’apprentissage tourne à vide et dure 1H45, autant dire une plombe pour ce qu’il a à dire!
Répétons le pour ne pas condamner irrémédiablement l’ensemble: la sublime Jean Seberg, dans toute la plénitude de sa beauté, et réellement douée dans le registre dramatique, occupe tous les plans, comme pour pallier le néant des alentours! On ne ressent jamais le mal de vivre et l’amertume éprouvés par l’héroïne, lasse de ses aventures sans lendemain et sans perspectives, à cause d’un cruel défaut: l’absence de point de vue! Pour Jean, on veut bien souffrir et subir ce pensum, en se focalisant bien sur son visage mutin adorable, et en regrettant tout de même qu’elle n’ai pas eu davantage de beaux rôles à défendre. Pour un film qui se targue d’avoir du style jusque dans son titre, il y a tromperie sur la marchandise!
ANNEE DE PRODUCTION 1963.