JOURNAL INTIME

Le cinéaste italien Nanni Moretti se raconte, lui et ses opinions, à travers son journal et délivre ses pensées les plus secrètes sur la vie, le monde, le cinéma, etc…

En trois segments, le futur auteur du magnifique La Chambre du Fils, dresse un autoportrait aussi audacieux que complètement narcissique (le titre annonce la couleur en toute franchise) et surtout d’une liberté créatrice unique sous la forme d’une comédie solaire. Dans le premier épisode, Moretti propose une balade à vespa dans Rome et ses quartiers préférés, délivrant ses impressions sur la ville, s’autorisant des disgressions sur le cinéma, la télévision, la danse (on a même droit à un caméo de Jennifer Beals, l’actrice de Flashdance!) et assume presque fièrement de n’avoir rien de concret à raconter, puisqu’il n’y a littéralement pas de scénario en tant que tel. De là à parler d’improvisation totale, ce serait exagéré, car la pointe d’ironie et l’humour sous terrain de Moretti semblent tout de même un minimum « écrit ». Dans le second chapitre, il étrille la société italienne dans sa tournée des Iles Eoliennes, piquant la vanité des intellectuels, fait parler son personnage et un ami de soaps américains, avant de retourner à la vie citadine et plus bruyante qui manquait à Stromboli. Enfin dans le troisième et dernier volet, il semble régler ses comptes avec les médecins incompétents qui n’ont pas su guérir un prurit qui lui a empoisonné la vie pendant des mois et filme ses visites chez différents docteurs, terminant son film sur l’annonce de son cancer (tout est vrai, rien n’est fictif). Cancer dont il sortira guéri et ce Journal Intime est en quelque sorte une évocation légère de la vie sans le spectre de la maladie.

A la fois metteur en scène et acteur pour lui même, Moretti dévore de sa présence omniprésente cette autofiction, pouvant dans ses meilleurs moments, rappeler la patte de Dino Risi, autre réalisateur italien spirituel, et dans d’autres, friser l’ennui par son caractère nonchalant et « décousu ». La BO convoque des artistes aussi différents que Brian Eno, Khaled ou Keith Jarrett et accompagne des images d’une Italie lumineuse et qui, pourtant, n’a pas forcément « changé en bien » selon l’auteur lui même. Le film reçut le Prix de la Mise en Scène à Cannes (peut être exagéré?) et permit à Moretti de devenir un cinéaste « bankable » et largement adoubé par la critique.

ANNEE DE PRODUCTION 1994.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Autofiction assumée par Moretti, découpée en trois parties d'inégale qualité. La liberté du projet est à saluer. Prix de la Mise en Scène cannois un poil excessif.

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