Françoise, une jeune et jolie provinciale, monte à Paris pour trouver à la fois la fortune et le Prince Charmant. Pour cela, elle délaisse Albert, son récent amoureux, rencontré en faisant de l’auto stop. Mais sur place, rien ne va se dérouler comme elle le prévoyait…
Le début de la décennie 60 fut une période curieuse pour le cinéma français, encore un peu trop habitué aux productions de studio qualifiées de « Qualité Française », souvent réalisées par des vétérans et l’arrivée en force de la Nouvelle Vague, initiée par les Truffaut/Godard et leurs façons de tourner en décors naturels avec des scénarios minimalistes. Bon nombre de films se trouvèrent ainsi « coincés » entre ces deux pôles. La Gamberge, petite comédie sans prétentions (c’est d’ailleurs un peu là son souci!), se situe dans une frange de films faciles, mal scénarisés, et surtout réalisés sans la moindre personnalité. Contant l’apprentissage de vie d’une jeune femme pleine d’illusions arrivant dans la capitale, le récit part dans tous les sens, tentant par divers gags à nous faire rire (loupé!), à nous attendrir (le joli couple censé faire rêver), à intriguer (que vient faire cette idée bizarre de kidnapping pour s’attirer une célébrité?). En somme, on croit comprendre que Norbert Carbonnaux, le réalisateur, souhaite faire une sorte de satire rigolote du milieu des médias, toujours avide d’un scoop ou d’un regain de publicité, mais que de maladresses pour raconter cette histoire sans la moindre accroche! Et comme rien ne tient véritablement debout, de notre côté on bâille de plus belle!
Si La Gamberge garde un relatif petit charme, il faut le chercher du côté du casting! En effet, la vedette fofolle trouve en Françoise Dorléac une actrice d’une fraicheur indéniable, encore à ses débuts, jolie comme un coeur et arborant une certaine aptitude pour la comédie. A ses côtés, Jean Pierre Cassel la courtise, la seconde, sans faire de vagues. Arletty incarne la mère, donneuse de leçons de tango et donneuse de leçons tout court, avec sa fameuse gouaille. Enfin, Michel Serrault et Jean Poiret, alors inséparable duo comique sur scène, jouent les trublions de service, nous arrachant quelques sourires. A l’extrême rigueur, ce gentil navet demeure regardable pour Françoise, disparue trop tôt si tragiquement.
ANNEE DE PRODUCTION 1962.