Charles Duchemin, le terrible critique d’une revue gastronomique, voudrait que son fils, Gérard, lui succède, mais celui-ci préfère faire le clown dans un cirque. Charles lance un défi à Tricatel, le roi de la cuisine sous vide, en le conviant à une émission de télévision. Toutefois, Charles perd le goût et l’odorat…
Un des auteurs les plus prolifiques de la comédie populaire française, Claude Zidi, auréolé du succès de La Moutarde me monte au nez, orchestre le retour de Louis de Funès, après trois ans hors de plateaux de cinéma. L’aile ou la cuisse est bien sûr d’abord à visée divertissante, pourtant le film se présente aussi comme une dénonciation de la malbouffe, des méfaits des produits industriels et tire à boulets rouges sur la société de consommation, déjà à l’oeuvre au milieu de cette décennie 70. Le scénario enchaîne les gags, les quiproquos, une sympathique course poursuite en voiture et donne l’occasion à De Funès de se grimer, se déguiser pour passer inaperçu dans son rôle de critique gastronomique féroce. Du point de vue de la réalisation, Zidi ne se foule pas et ne cherche pas à innover, son but étant surtout de faire rire et de distraire. Autant être honnête d’emblée, les rires justement ne se bousculent pas au portillon, au mieux le menu réserve plutôt une certaine bonne humeur, quelques scènes plaisantes et des sourires. Pas plus. Sûrement faute à un manque de vraies bonnes idées dans le récit, ressemblant davantage à une succession de saynètes que d’une histoire réellement structurée.
Claude Zidi dirige donc le célèbre acteur du Corniaud et de Rabbi Jacob et lui a visiblement demandé d’en faire moins que d’habitude: ainsi De Funès joue t il presque en mode mineur, grimaçant et gesticulant cette fois sans excès. Ce qui ne lui enlève rien de son génie comique. L’intérêt de L’Aile ou la Cuisse réside dans le tandem qu’il forme avec un autre roi du rire, Coluche, encore plutôt jeune dans sa carrière au cinéma. L’addition des deux apporte une certaine tendresse à ce film par ailleurs bien moyen. Leurs partenaires ( Julien Guiomar, Claude Gensac, Philippe Bouvard, etc…) se partagent les restes de ce gros pudding un peu indigeste qui remplira tout de même l’estomac de près de six millions de spectateurs ! De Funès avait encore la côte…de boeuf !
ANNEE DE PRODUCTION 1976.