A l’annonce du mariage de sa fille Kay, Stanley Banks est pris de sueurs froides. De la présentation du futur gendre à l’organisation chaotique de la cérémonie, toute la palette des émotions y passe! Lui en bon père aimant voulant évidemment le meilleur pour sa fille adorée…
Prétendre que Le Père de la Mariée occupe les premières places dans la filmographie de Vincente Minnelli serait bien sûr non seulement mensonger, mais largement exagéré. Pour autant, cette charmante comédie familiale bénéficie d’atouts notables. A commencer par la fluidité du récit, démarrant juste à la fin du mariage tant attendu et se poursuivant par le biais de la voix off du personnage principal: le papa! Emaillé de réparties amusantes, de dialogues souvent piquants, Le Père de la Mariée trace le portrait d’une famille américaine moyenne avec réalisme et émotion. De plus, Minnelli fait tout pour rendre son sujet – à la base relativement succinct- suffisamment rythmé pour ne jamais nous ennuyer et le divertissement tient ses promesses sans faillir. Le film montre le bouleversement qu’occasionne le mariage d’une jeune fille aux yeux de son père, l’inquiétude qui est la sienne de la voir quitter le nid, grandir sans lui et surtout la « donner » à un autre homme. Les préparatifs de la cérémonie sont prétexte à des passages cocasses ou carrément anxiogènes (dont une séquence de « cauchemar » plutôt insolite que le père fait la veille du jour crucial). La mise en scène de Minnelli reste toujours élégante, nous offrant même de longs travellings réalisés dans le décor de la maison familiale.
Pour agrémenter un peu plus le tout, le casting se montre à la hauteur. Si Joan Bennett en maman un peu effacée marque moins les esprits, Spencer Tracy occupe l’entièreté de l’intrigue, très convaincant en père taraudé par les doutes, à la fois nerveux et irrité avant de céder à la joie de voir sa fille vivre le plus beau jour de sa vie. Elisabeth Taylor, 17 ans à peine, que l’on avait vue dans Lassie, tient là un de ses premiers rôles importants, de ceux qui vont lancer sa future grande carrière d’actrice. Bref, vous l’aurez compris, cette comédie, vectrice de bonheur, pas si nunuche qu’elle en a l’air, s’avère très recommandable. Sans bouder son plaisir.
ANNEE DE PRODUCTION 1950.