Au moment de révéler son homosexualité, Tommaso est doublé par son frère aîné, Antonio, également gay. Indigné, leur père bannit Antonio du clan, avant d’être frappé par une crise cardiaque et qu il est hospitalisé.
Auteur d’un premier film remarqué Tableau de famille , le réalisateur turco italien Ferzan Ozpetek n’a par la suite pas vraiment confirmé ce talent naissant jusqu’à cette comédie dramatique (mais néanmoins familiale)sur deux frères homos face à un père ultra macho et conservateur. Le Premier qui l’a dit tente bravement de sortir des clichés du cinéma gay traditionnel, décrivant une famille à la fois soudée et désunie, où les femmes ont déjà un sens développé sur la nature des deux fils et où le père supporte très mal l’annonce du premier, déclenchant une onde de choc au repas dominical. Le scénario, un peu bancal, se risque à mélanger les genres, jonglant entre humour et émotion, traçant des portraits plutôt tendres avec une psychologie relativement sommaire. Ozpetek ne se foule pas trop niveau mise en scène, cherchant à plaire à un public visé (la communauté LGBT) et à une frange plus large (d’où sa façon de jouer avec certains clichés sur l’homosexualité, parfois sans subtilité). Ceci étant dit, le ton sympathique de l’ensemble parvient sans mal à capter notre attention. Dans ce cocon familial, il semblerait qu’il soit plus facile de se taire que de parler, comme l’apprend à ses dépens le personnage principal, prêt à faire son coming out et finalement devancé par son frère.
Les acteurs sont plutôt bons, en particulier la révélation de Romanzo Crriminale, l’Italien aux yeux d’acier Riccardo Scarmaccio. Dans le rôle touchant de la grand mère, la très rare actrice Olaria Ochini, au visage encore beau du haut de ses 85 ans, ajoute une touche de mélancolie bienvenue. Même si l’on a déjà vu l’homosexualité traitée avec plus de mordant auparavant, Le Premier qui l’a dit constitue cependant un divertissement agréable à suivre dans le domaine de la comédie italienne.
ANNEE DE PRODUCTION 2010.