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LE ROMAN DE MILDRED PIERCE

Tout ce que Vera souhaite, sa mère Mildred Pierce le lui offre. Mildred irait jusqu’à rompre avec son mari, à se démener pour gravir les échelons sociaux dans un univers machiste, à épouser un homme riche qu’elle n’aime pas, tout ça pour l’amour qu’elle porte à sa fille! Mais cela inclut il le meurtre?

L’ouverture du film, brillante, fait rentrer directement dans le vif du sujet: un homme est abattu de plusieurs balles quasiment à bout portant et s’effondre au sol en murmurant: « Mildred ». Nous sommes clairement dans un vrai film noir, un policier plein de mystères amenés à être éclaircis au fur et à mesure d’une intrigue à tiroirs, résolus au gré de flash backs comme on en voyait pas mal à cette époque. Le Roman de Mildred Pierce, tiré d’un roman pervers de Cain, décrit l’argent comme suppléant à des « amours » cyniques ou intéressées, à une relation mère fille orageuse et se présente sous la forme d’un portrait féminin complexe. Moitié mélodrame, moitié polar, le film décrit l’ascension d’une femme indépendante prise au piège de ses ambitions et dont les échecs dans la vie privée ne vont faire que souligner la médiocrité de ses origines. Ses sacrifices et sa solitude terrifiante l’attendent au tournant, quoiqu’elle décide d’entreprendre. Le scénario, d’une belle densité dramatique, joue à fond la carte des rebondissements successifs auxquels on adhère par empathie pour l’héroïne et parce qu’au fond, tout y est crédible: le comportement odieux de la fille méprisant les efforts de sa mère pour sortir de son milieu social, les hommes qui gravitent autour tels des vautours affamés, les sentiments plein d’hypocrisie nés de la cupidité. Michael Curtiz, réalisateur de renom, habile dans à peu près tous les genres, se trouve ici très à son aise, n’hésitant pas à appuyer là où ca fait mal, à rendre son atmosphère pesante, la noirceur d’ensemble empoisonnant chaque minute du film (accentués par un noir et blanc prononcé).

Même ceux et celles qui trouvaient Joan Crawford vulgaire, médiocre comédienne et souvent employée dans des rôles « faciles » firent amende honorable et ont reconnu qu’elle accomplit avec Mildred Pierce un puissant travail d’actrice, certainement sa partition la mieux menée. L’académie des Oscars ne s’y trompa pas et lui décerna un Oscar fort mérité. A ses côtés, la jeune Ann Blyth, ingrate progéniture aussi charmante à l’extérieur que pourrie de l’intérieur, lui tient la dragée haute. Zachary Scott et Jack Carson interprètent les mâles néfastes par excellence. Le film constitue l’archétype du classique hollywoodien de la décennie 40, ménageant un suspense élégant jusqu’au bout, tout en peignant une figure féminine audacieuse et conquérante, malheureuse aussi et donc forcément sacrément humaine!

ANNEE DE PRODUCTION 1945.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Le réalisateur de Casablanca signe un de ses meilleurs films avec ce policier mâtiné de mélo et le portrait d'une femme magnifiquement incarnée par une Joan Crawford géniale! Oscar pour elle!

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