Trois femmes dans un appartement à Marseille, en plein coeur d’un été caniculaire. En face, leur mystérieux voisin, objet de tous les fantasmes. Elles se retrouvent coincées dans une affaire délirante avec comme seule quête: leur liberté…
Après la chronique estivale Mi Lubita mon Amour, son premier film de réalisatrice, Noémie Merlant reprend les rênes d’une caméra et installe les femmes au balcon, en optant pour la comédie gore féministe. Franchement calqué sur les débuts d’Almodovar et spécialement Femmes au bord de la crise de nerfs, son intrigue entend dénoncer les violences conjugales contre les femmes sur un mode revigorant et revanchard. Après des passages assez drôles, le film glisse vers le sanguinolent et même le fantastique décalé: un mélange des genres qui ne convainc qu’à moitié. Par la faute de dialogues peu soignés et surtout une charge anti mecs trop systématique, manquant cruellement de nuances. Merlant ose le radicalisme, ce qui en soi est salutaire pour marquer les esprits, hélas au bout le message apparait comme simpliste, voire vain. En mettant à l’honneur ses trois héroïnes copines, Les Femmes au Balcon s’inscrit dans le mouvement post #metoo et filme la liberté des corps, l’émancipation féminine face aux mâles bien trop dominants. Rappelant également la comédie trash Rebelles sorti en 2019, en moins abouti, le film accuse une ultime partie assez expéditive et empreinte d’une hystérie embarrassante.
Niveau casting, outre Noémie Merlant s’étant réservé quasiment le rôle central, citons ses deux partenaires: Souheila Yacoub, repérée dans Climax et En Corps, et Sanda Codreanu déjà dans le précédent opus Mi Lubita Mon Amour. Chacune avec son style propre, elles semblent pas mal s’éclater dans le registre barré imposé par leurs personnages. A noter au milieu du métrage, une séquence très déplaisante (et courageuse) d’un quasi viol conjugal, pointant du doigt l’injonction faite aux femmes de forcément ressentir du désir pour leur partenaire dès que lui en exprime le besoin pressant. Un film moyen donc qui ne nous empêche pas de garder toute confiance dans le talent de Noémie Merlant et dont on est curieux de voir le prochain long métrage.
ANNEE DE PRODUCTION 2024.