MALINA

Vienne 1970. Les déambulations d’une poétesse, partagée entre Malina, son homme officiel et Ivan son jeune amant. Tous deux sont déroutés par la lente descente aux enfers de cette femme éprise de liberté mais complètement engluée dans ses névroses…

Metteur en scène de théâtre et d’opéra allemand, Werner Schroeter est venu au cinéma un peu plus tard dans sa carrière d’auteur avec une exigence sans cesse renouvelée et il est bien faible de dire combien cette adaptation du roman de Ingeborg Bachman (écrite avec l’aide de Elfriede Jelinek, future écrivaine de La Pianiste) ne tutoie pas la facilité et s’avère même d’un hermétisme assez usant. Comme son héroïne, le récit part dans tous les sens possibles, constamment en mouvement, dans une affolante frénésie de séquences à la limite du surréalisme, d’une narration limite incompréhensible, aux enjeux inexistants, et surtout d’une complexité exténuante. Comme si Schroeter pénétrait dans l’esprit « dérangé » ou du moins désordonné de cette écrivaine sans cesse au bord du gouffre, frisant la folie (même si ce terme galvaudé veut tout dire et rien dire ici). On assiste à une suite ininterrompue de névroses filmées avec une complaisance hallucinante et qui nous laisse tout le temps en dehors de toute logique. Il faut reconnaitre cependant à Schroeter une qualité remarquable: ses images baroques et sa composition des plans dénote d’un talent visuel peu commun. L’hystérie constante du propos finit rapidement par lasser, décourager et rebuter le plus patient des spectateurs.

Au centre et partout, filmée sous tous les angles possibles, Isabelle Huppert joue là un de ses rôles les plus difficiles et elle est un festival d’actrice à elle seule: elle rigole, elle pleure, elle tousse, elle crie, elle danse, elle éructe, elle aime, elle vomit, elle déprime, elle s’embrase, elle tombe, elle se relève, etc, etc, etc… Jusqu’à l’ivresse totale! Il faut être soit absolument admiratif et amoureux d’elle, soit complètement timbré pour supporter 2H05 durant ce calvaire qui ne la mérite pas le moins du monde!

ANNEE DE PRODUCTION 1991.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Austère et hystérique au possible, Malina est le type de film intello devant lequel on est en droit de demeurer fermé. Isabelle Huppert fascine car elle sait tout faire, mais en pure perte!

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