Christina Crawford fut la fille adoptive de la grande star de l’écran Joan Crawford. A la mort de cette dernière, la jeune femme a écrit un livre choc sur la façon dont elle fut élevée. A coups de brimades, d ‘humiliations, de cris, et d’une violence psychologique traumatisante. La face cachée d’une actrice adulée qui se révéla une vraie mère tyrannique dans la sphère privée.
Ce film n’est pas un biopic sur la carrière de Joan Crawford, mais véritablement l’adaptation du best seller signé par sa fille et qui n’épargne aucun détail scabreux sur la personnalité trouble de cette reine du cinéma américain. Disons le d’emblée, la charge est lourde et on pourra trouver que le récit verse parfois dans une certaine hystérie. Mais, il a le mérite de montrer aussi la face sombre d’une Star égocentrique (pléonasme?) , obsédée par son besoin de tout contrôler, de donner une image parfaite de cette famille qu’elle s’est crée, oubliant au passage qu’elle a des enfants face à elle, et non des jouets ou des marionnettes. Ce qui est déchirant c’est la détresse de cette gamine dont on voit bien qu’elle admire sa mère, autant qu’elle va la craindre et la défier, au fil du temps.
Les mauvais traitements sont essentiellement psychologiques, même si une certaine agressivité physique est toujours prête à s’abattre, telle une épée de Damoclès sur la jeune Christina et son frère Christopher. Jusqu’à la fin, les relations avec leur mère seront excécrables, teintées d’emprise et de domination malsaine. Clairement, c’est un réglement de comptes auquel on assiste, et même si le spectateur comprend que Crawford a été aussi élevée à la dure et reproduit le shéma identique de sa propre enfance, il aura du mal à l’excuser totalement. Cette femme souffrait par ailleurs d’accès de colères qui s’apparente à la fameuse bipolarité que l’on diagnostique plus facilement, de nos jours.
Tout le long métrage repose sur les épaules de son actrice principale, Faye Dunaway. Effrayante, très maquillée (sûrement trop, mais c’est un parti pris), et déchaînée, elle livre une prestation que l’on peut qualifier d’outrancière. Elle fait le show, mais une mère castratrice et à la personnalité si écrasante pouvait être difficilement joué autrement. Le film est devenu culte avec les années, alors qu’à sa sortie, il essuya des moqueries et des détracteurs ardents refusaient sûrement encore que Crawford soit ainsi dépeinte. Les idoles aussi ont le droit d’être imparfaites ou antipathiques.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.