MAMMUTH

Serge Pilardosse, 60 ans, surnommé Mammuth vient de prendre sa retraite après 42 ans de dur labeur. Et là c’est le drame: il lui manque des points pour obtenir une pension à taux plein. Certains employeurs ayant oublié de le déclarer.

Les réalisateurs Gustave Kervern et Benoit Delépine, acolytes heureux de l’émission Groland, ont signé trois longs métrages remarqués par leur ton caustique et incisif sur la société d’aujourd’hui. Ce Mammuth, quatrième opus de leur cru, soulève des thèmes aussi intéressants que les conditions de travail dans les grandes surfaces, le désoeuvrement d’un nouveau retraité, l’enfer de la paperasserie exigé par l’Etat, la vie après une existence passée à trimer dans des boulots souvent aliénants et physiquement harassants. Le scénario, plutôt foutraque, cumule maladresses, idées saugrenues et par moments des pics de poésie trash. Mammuth ne cherche pas à plaire avec son grain d’images assez dégueu, ses plans approximatifs et ses raccords hasardeux, il s’emploie davantage à choper des moments de grâce ici ou là. Entre réalisme social et comédie potache sur la France d’en bas, le film se veut surtout le portrait d’un sexagénaire débraillé et hirsute, conduisant sa vieille bécane, pour trouver ses anciens employeurs afin de réunir tous les papiers nécessaires à son « taux plein ». Au passage, il se souvient de ses amours perdues avec sa première fiancée (tuée sur sa moto, un soir d’hiver), il multiplie les rencontres bizarroîdes avec des personnages atypiques (le pote de branle, la demoiselle handicapée, la nièce amoureuse, etc…). Mammuth semble suivre une route mal tracée et repose quasiment entièrement sur son acteur principal.

Gérard Depardieu écrase tout sur son passage, phagocytant le film lui même, empêchant même la réalisation de se déployer, tant il bouffe l’écran de sa présence « monstrueuse ». Il laisse entrevoir en de brefs instants une émotion sans doute liée à la récente disparition de son fils Guillaume (le film fut tourné quelques mois après cette perte), et globalement l’acteur se laisse filmer dans des atours peu flatteurs, semblant bien entendu s’en moquer totalement. Yolande Moreau, Bouli Lanners, Benoit Poelvoorde, Philippe Nahon complètent la distribution. Anna Mouglalis et surtout Isabelle Adjani (en participation étrange et fantomatique -c’est le cas de le dire-) viennent se greffer à l’ensemble. Un « road movie » désespéré qui a toutefois la « classe » de ne jamais chougner, regardant la misère et la médiocrité humaine droit dans les yeux!

ANNEE DE PRODUCTION 2010.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un récit brouillon emmené par une mise en scène discrète du duo Kervern/Délépine. L'intérêt numéro 1 n'est que sur Depardieu, de tous les plans, et vampirisant tout de A à Z.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Un récit brouillon emmené par une mise en scène discrète du duo Kervern/Délépine. L'intérêt numéro 1 n'est que sur Depardieu, de tous les plans, et vampirisant tout de A à Z. MAMMUTH