MARCELLO MIO

Chiara Mastroianni, actrice, fille de Catherine Deneuve et de Marcello Mastroianni, a envie le temps d’un été de « vivre » la vie de son père défunt. Elle s’habille désormais comme lui, parle comme lui, et elle le fait avec une telle conviction  que les autres autour d’elle finissent par y croire et se mettent à l’appeler « Marcello »…

Avec ce pitch un peu « hors sol » (et avouons le original), le réalisateur Christophe Honoré, désireux de changer de style et d’univers se lance dans l’autofiction, en convoquant la fantaisie et jouant avec la réalité avec malice. Marcello Mio se hisse au rang de la comédie un peu « triste », en tout cas mélancolique, même si on y trouve des moments amusants et plutôt poétiques. Se servant d’anecdotes, de faits avérés de la vie de Marcello Mastroianni, il rend à la fois hommage au maestro italien et à tout un pan du cinéma qu’il admire, avec d’évidentes références à La Dolce Vita (la Fontaine de Trévi pour décor de rêve bien sûr), Nuits Blanches de Visconti et son rendez vous amoureux sur un pont, ou aux oeuvres tournées avec Deneuve du temps de leur amour. Le souci est que cette rêverie charmante connait rapidement ses limites, faute à un script qui tourne en rond et ne parvient pas à aller au bout de sa folie. Honoré se trouve sans doute dans la peau du cinéaste coincé dans sa cinéphilie réelle dont il ne restitue pas toute la magie. Quelques réflexions sur le deuil et le temps qui passe enrobent quelques dialogues attachants, mais globalement l’auteur de Les Biens aimés semble en carence d’inspiration.

L’idée de faire jouer à Deneuve, Luchini, Nicole Garcia, Benjamin Biolay et Melvil Poupaud leurs propres rôles est séduisante sur quelques séquences, car ils ont tous une accointance ou un lien direct (ou indirect) avec Marcello, pourtant ce dispositif là aussi ne tient pas la route deux heures durant. Alors mieux vaut souligner la vraie raison d’être du projet: Chiara Mastroianni, l’actrice fétiche d’Honoré, se glissant dans la peau de son illustre père, comme pour en retrouver l’essence ou une partie de l’ADN (qu’elle a de toutes façons dans son faciès). La question de la « schizophrénie » des acteurs, de leur capacité à se dédoubler ou à « être quelqu’un d’autre » est passionnante, mais Honoré ne fait que la soulever furtivement. Le résultat final n’a rien de honteux ou de raté, c’est juste une déception au regard des attentes suscitées par l’idée de départ.

ANNEE DE PRODUTION 2024.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

A vouloir refaire vivre un fantôme du passé, aussi séduisant fut il, Honoré ne va pas au bout de son script et fait du sur place. Dommage pour Chiara, investie dans le rôle de son père. Les autres (Deneuve, Garcia, Luchini) sont du bonus, sans plus.

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