MARGUERITE

Paris, les années 20. Le Baron Georges Dumont n’a épousé Marguerite que pour sa fortune. Riche et généreuse, elle se prête volontiers à des galas de bienfaisance où elle aime se produire: car Marguerite est une passionnée d’opéra… sauf que personne n’ose lui dire qu’elle chante faux. Et voila qu’elle décide de monter un récital, devant le Tout Paris, sur une vraie scène d’opéra…

S’inspirant de la véritable histoire de Florence Foster Jenkins, une américaine ayant vécu dans les années 40 avec l’espoir et même la certitude d’être une grande chanteuse lyrique, le réalisateur français Xavier Giannoli situe son récit juste après le premier conflit mondial et dépeint une baronne ne vivant que pour la musique et dotée d’une voix « impossible ». Enfermée dans l’illusion totale (entretenue par ses proches, son mari notamment, qui ne veulent pas la détromper), Marguerite veut aller au bout de son rêve et se produire devant un vrai public. Sur cette base, Giannoli aurait pu décider d’en rester au simple postulat de comédie, mais son film s’élève très vite bien au dessus de la mêlée. D’abord grâce à une reconstitution minutieuse des années folles avec des costumes somptueux, des décors à couper le souffle, et un point de vue tout à fait intelligent sur cette destinée hors du commun. Au lieu de n’en faire qu’une héroïne « ridicule » flirtant avec la folie, il apporte à sa Marguerite une liberté salvatrice, une conviction défiant toute logique, un sens du tragique qui fait passer le sujet du dérisoire au plus grand sérieux. La cruauté du monde alentour, l’hypocrisie d’une société impitoyable sont disséquées avec acuité par l’auteur de A l’Origine et la dimension dramatique de cette femme malheureuse en amour et inconsciente de ses limites nous touche au coeur. Marguerite contourne le cynisme facile dans lequel il aurait pu s’échouer pour dresser le portrait vibrant d’un être sincère et entier.

Le film marque surtout la rencontre d’un rôle et d’une actrice. En l’occurrence Catherine Frot, dont on connaissait déjà la nature comique et qui déploie ici toute sa palette : de la candeur à la souffrance, de la force de caractère à la profonde solitude. Son travail d’interprétation lui a valu le César de la Meilleure Actrice. La direction subtile des rôles secondaires permettent à André Marcon, Christa Theret, Denis Mpunga et surtout Michel Fau d’offrir le meilleur d’eux mêmes. Cette oeuvre en même temps drôle, émouvante et racontée avec passion nous fait vivre le rêve mensonger d’une vie, les illusions perdues d’une artiste sans doute happée par sa schizophrénie et son désir d’être aimée à tout prix.

ANNEE DE PRODUCTION 2015.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Giannoli s'inspire de Florence Foster Jenkins pour faire de sa Marguerite un personnage drôle et surtout tragique. Reconstitution magnifique de l'après guerre et de cette France corsetée. Catherine Frot remporte la mise avec mention très bien.

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