NIKITA

Une  nuit, le braquage d’une pharmacie se termine en une sanglante tuerie. Nikita est arrêtée et condamnée à vie pour meurtre. Pourtant, elle va avoir une chance de se racheter en signant avec l’Etat un pacte implacable.

Après le triomphe planétaire de son Grand Bleu, Luc Besson pouvait tourner à peu près tout ce qui lui importait, tant le public (surtout jeune) lui était acquis d’emblée. Il choisit de refaire ses gammes dans le polar urbain et inventa le parcours de cette héroïne, passant de junkie braqueuse à femme manipulée par l’Etat pour devenir encore plus violente, une véritable « machine » à tuer. Nikita trouve sa source dans le gros film d’action à l’américaine, à ceci près que Besson ne se contente pas d’enchainer de brillantes séquences musclées (très bien orchestrées), cette fois il ne néglige pas son scénario, ce qui est une excellente nouvelle. Le thriller efficace se double ainsi d’un portrait féminin intéressant, Besson se risquant même à fouiller son personnage (sans pour autant faire de psychologie) et donne à Nikita la dualité de la tueuse à gages tiraillée entre les missions qu’elle doit accomplir et sa vie amoureuse intense. Dès lors qu’elle rencontre l’amour, elle doit cacher ses activités de guerrière et passer pour la gentille et mignonne infirmière de nuit. Le film nous conte une histoire à la fois captivante et non dénuée d’invraisemblances, mais ça fonctionne sans accrocs, stylisant une violence frontale que Besson poussera encore plus à l’extrême avec son opus suivant, Léon. La musique du fidèle Eric Serra, aussi bonne soit elle, aurait pu être utilisée avec moins d’insistance dans la plupart des scènes, d’autant que le récit roule tout seul, sans avoir besoin d’être soutenu. Le réalisme policier décrit par l’auteur de Subway contribue à adhérer à ce destin de femme sans réticences.

Et puis, l’atout majeur réside dans la manière qu’à Besson de filmer son héroïne, campée par une Anne Parillaud transfigurée. Avec amour et obsession, il lui donne un rôle fort, dense, qu’elle endosse magnifiquement. En bout de course, elle obtient le César de la Meilleure Actrice et si le film détient ce statut « culte » depuis plus de trente ans, il faut reconnaitre qu’elle y est pour beaucoup! Ses deux partenaires masculins, Jean Hugues Anglade (en amoureux naïf) et Tcheky Karyo (en formateur sans pitié), contrebalancent l’énergie hors du commun de cette enfant sauvage à la beauté insolente. Dans une petite participation, Jeanne Moreau apporte aussi un surplus de classe qui n’appartenait qu’à elle. Sans l’ombre d’une hésitation, on peut affirmer que Nikita demeure le meilleur film de Luc Besson, pour l’harmonie générale de la mise en scène, du script et de l’implication de sa vedette principale.

ANNEE DE PRODUCTION 1990.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Besson à son sommet avec ce polar urbain, aux résonnances dramatiques, offrant à Anne Parillaud le rôle de sa vie. Jamais elle ne fut aussi excellente.

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