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QUE LA BETE MEURE

Charles Thenier, dont le jeune fils a été tué par un chauffard sur une route de Bretagne, jure de le venger. Il finit par retrouver le coupable: un certain Paul Decourt, un être odieux, haï de tous. Charles va faire sa connaissance, gagner sa confiance, devenir l’un de ses proches par le biais d’Hélène, une jeune femme blonde, actrice de télévision. Une implacable vengeance se met en marche…

Entre La Femme Infidèle et Le Boucher, deux de ses oeuvres capitales, Claude Chabrol adapte un petit roman anglais de Cecil Day Lewis (père de oui oui!) The Beast must die et signe un thriller vénéneux qui va figurer parmi ses plus grands films. Contant l’élaboration minutieuse d’une vengeance, Que la Bête Meure confirme la maitrise de Chabrol et sa capacité à rendre hommage à ses modèles que sont Fritz Lang et Alfred Hitchcock. Pour le côté poignant et noir, le côté tragédie grecque que prend le récit de cet homme rongé par le chagrin d’avoir perdu son enfant et qui se promet de faire justice lui même, le film possède une étrange beauté, empreint d’une tristesse insondable. La construction dramatique en apparence simpliste se fait insidieusement, le but du personnage principal étant clair et net, les moyens d’y parvenir pas trop explicités permettent d’assister à des rapports ambigus et un délectable suspense se fait jour. Chabrol épingle encore une certaine bourgeoisie dans toute sa médiocrité (cette fois bretonne), des êtres veules et surtout un salaud de première classe. La bête du titre est en effet un homme méprisable, un pourri total, quasiment une caricature du beauf vulgaire, ce qui donne au spectateur l’envie de le tuer aussi, accompagnant ainsi sa mise à mort programmée. Certes, Que la Bête meure prône sans complexes l’autodéfense et le crime « calculé », un peu comme dans La Mariée était en noir de Truffaut, sorti un an auparavant.

Dans la peau du père brisé et décidé à se venger, le discret Michel Duchaussoy a choisi un jeu introverti, sans effets, presque linéaire qui convient sans mal, surtout face à Jean Yanne, parfaitement ignoble dans le rôle le plus antipathique de sa carrière. Caroline Cellier campe la petite amie manipulée et belle soeur du tyran et l’on retrouve Maurice Pialat en commissaire de police, du temps où il n’était qu’un réalisateur débutant (L’enfance Nue). Dans ce face à face entre le Bien et le Mal, Chabrol délivre au passage une réflexion sur la culpabilité et son issue cruelle peut être vue comme un « sacrifice humain » général.

ANNEE DE PRODUCTION 1969.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

D'une gravité de ton singulière pour un thriller, ce long métrage fait partie des réussites sans appel de Chabrol, de plus en plus à l'aise avec sa caméra. Jean Yanne anthologique en salaud intégral.

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